Discours logiquement consensuel du Président Jacques Chirac à l'occasion des traditionnels vœux aux forces vives, visant à épargner les protagonistes du multimédia en ligne en réaffirmant les positions de chacun.

Discours logiquement consensuel du Président Jacques Chirac à l'occasion des traditionnels vœux aux forces vives, visant à épargner les protagonistes du multimédia en ligne en réaffirmant les positions de chacun.

Dans le débat sur le controversé projet de loi DADVSI sur le téléchargement en ligne et les non moins controversés amendements visant à légaliser ces pratiques, les politiques au sein même de la majorité présidentielle sont divisés.

«La bataille des contenus, c'est avec les créateurs que nous la gagnerons. Nous devons garantir leurs droits et leur juste rémunération, en trouvant un équilibre entre lutte contre le piratage et liberté des utilisateurs», a déclaré Jacques Chirac.

Le Chef de l'Etat ne pouvait certes adopter d'autre position qu'un équilibre consensuel. Il est pris entre l'électorat des internautes - majoritairement engagés pour l'assouplissement des règles dans la ligne des amendements adoptés lors du premier passage – et la rigidité de l'industrie, qui en protégeant les droits numériques entend protéger ses revenus.

Avec la réserve qui caractérise le politique, Jacques Chirac replace chacun dans son camp en rappelant les données du problème et en jouant les équilibristes qui évitent de tomber d'un côté ou de l'autre d'un fil ténu…

«Ce qu'il faut, c'est favoriser le développement d'offres légales à prix raisonnable. C'est mettre en place des mesures techniques de protection en les encadrant pour garantir le droit essentiel de chacun à la copie privée. Et sortir de la logique de répression systématique des internautes, en se donnant les moyens d'agir contre les logiciels qui favorisent le piratage».

On notera avec satisfaction que Jacques Chirac a adopté un discours qui se veut rassurant pour l'internaute, le grand oublié du ministère de la culture et des commissions ayant été officiellement consultées, largement acquis à l'industrie.

Rassurant, le Président rappelle le droit à la copie privée. Et pour une fois son discours met clairement en cause les outils que les acteurs professionnels de l'Internet mettent à la dispositions de leurs clients (internautes) pour pratiquer leurs méfaits !

Et de conclure : «La poursuite de la discussion parlementaire permettra, je le pense et je le souhaite, de trouver ce juste équilibre». Au final, le Président se maintient au dessus de la mêlée et renvoie la balle dans le camp des parlementaires…

Calmer le jeu et rassurer ne changera pas grand-chose à la teneur des débats houleux qui se préparent pour le prochain passage devant le parlement du projet de loi DADVSI.