C'est un tournant dans «l'histoire de la criminalité». Selon une spécialiste, l'utilisation de la toile est devenue un vecteur important de profit pour les mafias, davantage même que le marché de la drogue.

C'est un tournant dans «l'histoire de la criminalité». Selon une spécialiste, l'utilisation de la toile est devenue un vecteur important de profit pour les mafias, davantage même que le marché de la drogue.

Une conseillère en cybercrime au Département américain du Trésor, Valérie McNiven, a expliqué à Reuters «qu'aucun pays n'est à l'abri des cybercriminels, qui pratiquent l'espionnage industriel, la pornographie infantile, les manipulations de cours en bourse, l'extorsion et la piraterie.»

«L'année dernière fut la première année au cours de laquelle les recettes du cybercrime ont été plus importantes que les recettes tirées de la vente de drogue, et elles dépassaient, me semble-t-il, les 105 milliards de dollars», a déclaré Mme McNiven. «Le cybercrime progresse si vite que les autorités ne peuvent pas s'adapter.»

Par exemple, les sites web utilisés par les escrocs pour l'hameçonnage (phishing), pratique qui consiste à pousser un internaute à révéler ses coordonnées bancaires personnelles ou d'autres données personnelles, n'existent pas plus de 48 heures sur Internet, a-t-elle expliqué.

Quant à d'éventuelles preuves de liens entre le financement du terrorisme et le cybercrime, Mme McNiven, ancienne spécialiste de la finance et de la sécurité en ligne pour la Banque mondiale, estime qu'il y a «des preuves de liens entre les deux».

«Mais le plus grave est notre refus ou notre incapacité à créer des systèmes sécurisés, que nous pouvons mettre en place. C'est une question de coûts.»

Les pays en développement, qui n'ont pas en main les systèmes virtuels financiers disponibles ailleurs, sont des proies faciles pour les auteurs de délits en ligne, qui sont souvent de jeunes gens à la recherche de gains rapides.

«Quand vous êtes face à des vols d'identité, de la corruption ou de la manipulation d'information (dans les pays en développement), les choses deviennent plus graves parce que (...) leurs systèmes deviennent compromis dès le départ», a-t-elle dit, en marge d'une conférence sur la sécurité des informations dans le secteur bancaire, à Riyad.

«Un autre domaine qui commence à prendre de l'importance est le trafic de personnes et la pornographie parce que chacun des deux se développe plus librement dès qu'ils disposent d'une facilité de communication», a ajouté McNiven.