Cinq acteurs majeurs de l'Internet américain forment une coalition pour écarter les éditeurs et annonceurs qui infectent les postes des internautes avec des spywares.

Cinq acteurs majeurs de l'Internet américain forment une coalition pour écarter les éditeurs et annonceurs qui infectent les postes des internautes avec des spywares.

America Online Inc. (AOL), Yahoo!, Cnet Networks, Verizon Communications et CA (ex-Computer Associates) forment une coalition pour lutter contre les logiciels espions de plus en plus intrusifs.

Leurs portails Internet figurent parmi les plus importants de la toile, et à ce titre sont le support de pratiques déviantes qui menacent l'internaute et nuisent à leur image.

Selon Pew Internet and American Life Project, 91% des ordinateurs personnels aux Etats-Unis auraient subi au moins une modification de code sur leur poste par l'action d'un logiciel espion ou d'un logiciel publicitaire.

Ces programmes cachés sont généralement attachés à des programmes, fichiers, images ou vidéo téléchargés par l'internaute, voire parfois directement associés à des sites Web visités. Ils permettent d'afficher des fenêtres publicitaires, ou ils surveillent l'internaute et informent leurs auteurs de ses usages. Ils peuvent même capturer et transmettre des données confidentielles. Et dans la plupart des cas, ils ralentissent le système.

Les géants américains souhaiteraient adopter une vision à deux vitesses des logiciels espions. Ainsi un même code intrusif pourrait être considéré comme légal s'il est supporté par un annonceur, qui le glisse dans un programme à télécharger par exemple (contre finance!), et illégal s'il n'entre pas dans une démarche commerciale et publicitaire.

Le débat est ouvert, mais certains n'hésitent pas à prendre position contre les logiciels espions, comme la coalition. Car en fournissant l'accès Internet ou en proposant le téléchargement, ils sont le relais de ces pratiques abusives, et ils courent le risque d'être associés à ces trafics.

Leur projet n'est pas d'interdire définitivement les logiciels espions, mais d'imposer aux auteurs des fichiers qui cachent ces derniers de les signaler et d'indiquer ce que le code fait sur le poste. De plus, les spywares devront être faciles à supprimer, et cette procédure indiquée. Enfin, l'origine de la publicité devra être clairement affichée.

Les applications téléchargeables qui respecteront ces règles figureront alors sur une liste approuvée de certification, et seront librement téléchargeables.

En cas de non respect des règles, comme ces programmes ne sont pas difficiles à repérer, les fichiers pourraient simplement être supprimés de la base de téléchargement, ou les publicités interdites.

La coalition s'appuiera sur le projet non lucratif «Truste», développé en partenariat avec la Federal Trade Commission et le Center for Democracy and Technology.

Les discussions de Truste portent actuellement sur les inquiétudes des marketers. Ceux qui pourraient s'engager à adhérer au projet craignent en effet de subir un fort désavantage concurrentiel vis-à-vis de ceux qui ne s'en embarrasseront pas.

Mais qu'il s'agisse de la coalition ou de Truste, une faille importante demeure, avec l'absence des géants Microsoft et Google. Le premier s'est déclaré observateur et réserve sa participation au programme.

Google en revanche a déclaré : «Nous pensons qu'il y a des aspects positifs, mais nous préférerions que certaines parties soient plus fortes». Langue de bois? Le moteur de recherche est le premier à profiter des ressources de la publicité en ligne