Quoi de neuf dans le monde des appareils photo numériques? Encore plus de mégapixels, bien sûr. Mais maintenant que le moindre appareil embarque un capteur permettant des agrandissements ultra-géants, on commençait à se demander ce que les manufacturiers finiraient bien par inventer.

La surprise (en était-ce vraiment une) est venue en 2008 de Nikon qui, en lançant son D90, le premier boîtier reflex capable de tourner des séquences vidéo en haute résolution, a déclenché une véritable révolution dans le monde «figé» de la photo. Cette année, tous les principaux fabricants ont suivi le pas, en mettant sur le marché des appareils à lentille interchangeable capables de tourner des films en 1080p ou 720p.

Les redoutables propriétés en mode vidéo de ces nouveaux appareils ont vite fait d'impressionner les professionnels de l'image. Les capteurs des boîtiers photo professionnels et semi-professionnels étant généralement plus gros et plus sensibles que les capteurs de caméra vidéo, ils livrent des images souvent plus riches, surtout dans les zones d'ombres. La possibilité de changer d'objectif facilement et rapidement a aussi suscité un grand intérêt parmi les vidéastes. Ainsi, les cinéastes québécois Dominic Marceau (Nikon D5000) et Marc-André Lavoie (Canon 5D Mark II) les ont intégrés à leurs productions, rapportait récemment la journaliste Anabelle Nicoud, qui couvre le cinéma à La Presse.

Dans les journaux du monde entier, les photographes ont aussi mis à profit les capacités vidéo de ces nouveau boîtiers reflex. À La Presse et Cyberpresse, plusieurs reportages vidéo ont été tournés entièrement ou en partie avec un Canon 5D Mark II. Du point de vue de la qualité de l'image, les résultats sont vraiment impressionnants. Sur le terrain, le photojournaliste David Boily a cependant vite constaté les limites de son Canon 5D. D'abord, comme c'est le cas avec la plupart des appareils, la mise au foyer automatique en mode vidéo est carrément défaillante. Aussi, la gestion du son n'est pas à tout casser. Les niveaux de volume s'ajustent automatiquement, ce qui n'est pas l'idéal, surtout quand surviennent des moments de silence.

Les caméras reflex ont un autre grand désavantage: leur forme physique n'est pas optimisée pour le tournage de longues séquences. Après quelques instants, la stabilité en souffre.

À en croire les rumeurs, ces problèmes seront cependant vite choses du passé. Déjà, des adaptateurs spéciaux ont été créés pour assurer une gestion plus professionnelle du son. Des supports spéciaux permettant aussi de transformer les boîtiers reflex en caméra à l'épaule ont aussi été mis sur le marché, améliorant un peu le problème de stabilité. Avant longtemps, une deuxième génération plus performante de reflex vidéo arrivera sur le marché. Soyez certain que pour les Jeux olympiques de Londres, en 2012, le marché sera inondé de ces appareils hybrides qui se prennent pour des caméras de cinéma.

Canon Rebel T1i

La populaire gamme de boîtiers pour amateur sérieux de Canon peut maintenant tourner des séquences vidéo dans une résolution de 1080p ou 720p. Le Rebel arrive même à faire la mise au point en plein tournage, ce que quelques-uns de ses concurrents ne font pas. Mais cette prouesse se fait au prix d'horribles bruits de moteur que le piètre micro mono intégré du boîtier, collé sur la mécanique autofocus de l'objectif, enregistre inévitablement. Autre défaut: en mode 1080p, le Rebel filme à 20 images par secondes, ce qui peut donner des images saccadées lors de scènes très mouvementées. En 720p, l'enregistrement tombe à 30 images par seconde, ce qui est beaucoup mieux. Côté photo, le Rebel T1i reste un excellent appareil (son capteur est de 15 mégapixels) dont les réglages de base sont relativement faciles à apprendre. Prix: 800$ sans objectif, autour de 950$ avec le très ordinaire objectif 18-55 mm vendu en kit.

Canon 7D

Contrairement à son petit frère rebelle, le 7D maintient la cadence de 30 images par seconde en mode vidéo, peu importe la résolution choisie. Il peut même filmer à 24 images-secondes, pour donner une impression plus cinématographique. Pour les maniaques de sport, il peut aussi avaler des séquences de 8 images par seconde en mode photo. Surprenant pour un boîtier semi-pro de 18 mégapixels, vendu autour de 2000$.

Nikon D300s

Tout comme le D5000, ce boîtier tourne des séquences vidéo à 24 images par seconde, dans une résolution de 720p. Il est cependant muni d'une prise pour micro stéréo externe, et peut faire la mise au point en plein tournage. Son boîtier fait d'alliage de magnésium est aussi plus solide. Le D300s est destiné aux amateurs plus sérieux, voire aux vidéastes ou cinéastes qui veulent une caméra d'appoint peu couteûse. Prix: autour de 2000$, sans objectif.

Le Canon 7D

Nikon D5000Un capteur de 12,3 mégapixels, dans un boitier très compact. Le D5000 est doté de la fonction D-Movie, qui lui permet de tourner des séquences cinématographiques à 24 images par secondes, dans une résolution de 720p. Son écran pivotant de 2,7 pouces peut se révéler utile pour la prise d'images dans des angles difficiles. Prix: Autour de 800$, sans objectif.

Le Nikon D5000