La génération C, vous connaissez? Il s'agit de ces jeunes qui sont tombés dans la marmite technologique quand ils étaient petits. Le cyberespace fait maintenant partie de leur vie et transforme leur quotidien. À la maison, Internet remplace désormais la télévision.

Voilà l'un des constats que l'on peut tirer d'une enquête réalisée par le Centre francophone d'informatisation des organisations (CEFRIO), dont les résultats ont été dévoilés hier à l'occasion d'un colloque qui se déroule dans la capitale.

Il s'agit de la plus vaste enquête jamais réalisée au Québec sur l'utilisation des technologies de l'information par les 12 à 24 ans. Après la génération Y, voici la génération C, ces «natifs du numérique» qui prennent la toile d'assaut pour «communiquer, collaborer et créer».

Au quotidien, ces jeunes passent beaucoup de temps dans le cyberespace, au détriment du petit écran, du sport et de la lecture. Lors d'une journée typique de fin de semaine, 62 % des jeunes interrogés utilisent Internet contre 60 % qui regardent la télévision. Un peu plus de 40 % écoutent de la musique, 35 % font du sport et 30 % optent pour la lecture.

En moyenne, les 12 à 17 ans passent 16 heures par semaine sur la toile, comparé à 22 heures pour les 18 à 24 ans. Mais plusieurs jeunes comme Émilie, 16 ans, passent presque toutes leurs soirées devant l'écran.

«J'arrive de l'école à 16h30, j'ouvre mon ordinateur et je peux faire de l'Internet jusqu'à minuit. Je ne peux pas me passer de l'ordinateur», lance celle qui a 230 amis sur Facebook. Émilie fait partie des quelque 35 % de jeunes qui utilisent Internet en moyenne 36 heures par semaine, qu'on appelle les «grands utilisateurs».

Et que font-ils, une fois bien branchés? Les filles jasent, alors que les gars préfèrent les jeux vidéo. Les adolescentes communiquent davantage, que ce soit par le clavardage, les sites de réseautage ou les blogues, alors que les gars optent pour le divertissement et les achats, par les jeux vidéo en ligne, les sites de petites annonces ou le téléchargement audio ou vidéo.

Chez les ados, les réseaux sociaux (Facebook, MySpace, etc.) ont remplacé le flânage dans les centres commerciaux, rappelle Danah Boyd, chercheure à Microsoft Research New England et spécialiste de la culture des jeunes. «Être sur Internet est une façon d'exister socialement. C'est une façon comme une autre de créer des liens», dit-elle.

De manière générale, 85 % des jeunes interrogés cherchent de l'information dans la toile ou communiquent par courriel, 74 % clavardent, 71 % écoutent de la musique en ligne et 62 % visitent des sites de réseautage comme Facebook ou MySpace. Plus un jeune passe du temps en ligne, plus il a de chances de devenir un "participant actif" qui rédige des blogues, met en ligne du contenu audio ou vidéo et prend part à des forums.

Réjean Roy, conseiller principal au CEFRIO, fait d'ailleurs une distinction importante entre les petits et les grands utilisateurs d'Internet.

«On ne peut pas enfermer tous les jeunes dans le même moule quand on parle d'Internet. Il y a plusieurs types de jeunes. Mais il est clair que l'utilisation qu'ils font d'Internet influence leur attitude par rapport aux études, au travail, à la consommation et à la citoyenneté. C'est ce qu'on a voulu comprendre», explique-t-il.

Cette enquête a été réalisée par Léger Marketing auprès de 2020 jeunes interrogés par téléphone ou par Internet, en novembre 2008 et février 2009. La marge d'erreur est de 2,2 %, 19 fois sur 20.

À lire aussi:

Profs débranchés

Textos au boulot