Après les universités, c'est au tour des cégeps de succomber à la dernière tendance techno en matière d'enseignement: les télévoteurs. Grâce à ces petites télécommandes, les étudiants répondent sur-le-champ aux questions du prof, histoire de rendre les cours toujours plus interactifs.

Dans la classe de physique de Fouzya Zitouni, les étudiants utilisent à l'occasion ces manettes à choix de réponses. Très utiles pour savoir s'ils ont bien intégré le dernier concept présenté en classe, explique cette professeure du Cégep de Sainte-Foy. "On a tout de suite le résultat. Pas besoin d'attendre l'examen pour savoir si les étudiants ont compris ou pas."

Télévoteurs

Pour Mme Zitouni, les télévoteurs sont beaucoup plus que de simples gadgets servant à susciter l'intérêt de ces jeunes qui ont > > grandi avec un clavier au bout des doigts. "Ce n'est pas un gadget, c'est un outil pédagogique, précise-t-elle. Le but, c'est de diversifier nos méthodes d'enseignement. Avec les télévoteurs, les étudiants sont actifs, c'est une des meilleures façons de les faire participer en classe." Les étudiants plus timides peuvent aussi répondre aux questions en toute confidentialité, ajoute-t-elle.

Les télévoteurs ont fait leur apparition dans les universités québécoises il y a déjà quelques années. À l'Université Laval, les facultés des sciences et génie, de médecine et des sciences de l'administration y ont recours depuis déjà quelques années. Mais dans le réseau collégial, leur utilisation est encore à l'étape des balbutiements.

Au Cégep de Sainte-Foy, les télévoteurs font partie d'une série de projets-pilotes qui misent sur l'innovation en classe. Récemment, le collège s'est aussi doté de trois tableaux interactifs, qui ont déjà la cote dans les écoles primaires et secondaires. Le tout, afin de s'adapter à la nouvelle génération d'étudiants.

"On veut privilégier les approches qui vont amener les étudiants à être actifs dans leurs apprentissages", explique la directrice des études, Carole Lavoie. Les profs seront d'ailleurs invités à redoubler d'efforts avec l'arrivée au cégep l'an prochain des élèves de la réforme, qui ont été exposés à plusieurs méthodes pédagogiques. "On pourrait voir plus de pédagogie par projet", ajoute Mme Lavoie, tout en précisant qu'il y a aussi d'autres approches qui permettent aux étudiants d'être plus actifs.

Fin des cours magistraux?

Les cours magistraux seraient donc en voie de disparition dans les collèges. Ou plutôt sur le point de disparaître, précise Pierre Labbé, directeur des études au Cégep de Lévis-Lauzon.

"Il y en a déjà très peu. Les tentatives pour intégrer les nouvelles technologies sont de plus en plus nombreuses", dit-il, que ce soit en ayant recours à Internet ou à la vidéo. Certains enseignants comme Jean Bourbeau, professeur de physique au Cégep de Lévis-Lauzon, rendent même disponible l'enregistrement de leur cours sur Internet, en baladodiffusion. "On explore et on tente de trouver les meilleures solutions pour les étudiants", dit-il.

De son côté, Mme Zitouni n'hésite pas à présenter en classe des vidéos de YouTube pour illustrer l'effet de la foudre sur un avion. Ou à décortiquer le fonctionnement d'un iPod. "Le but est de stimuler les étudiants. Ça fait partie de leur environnement, alors ça rend l'apprentissage plus concret."

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