Sept étudiants brésiliens fanatiques d'électronique travaillent sur le terrain pour améliorer les stratégies offensives et défensives de leurs robots en lice lors de la «Robocup 2009» qui débute lundi en Autriche.

Ils courent, dribblent et marquent: ces robots jouent au football grâce au développement de l'intelligence artificielle qui n'est pas seulement utilisée dans les grands laboratoires mondiaux mais aussi dans les salons de l'université Fondation éducative Ignaciana (FEI), à Sao Bernado dos Campos, dans le sud de l'Etat de Sao Paulo.Ils interagissent sur une pelouse synthétique avec une balle de golf, des microcircuits et de la haute technologie pour préparer leur équipe de six robots qui voyagera samedi à Graz (Autriche) pour disputer la compétition robotique «Robocup football» du 29 juin au 5 juillet.

Plus de 400 équipes de quarante pays participeront à cette sorte de Coupe du monde des robots. Le Brésil sera représenté par l'équipe de la FEI et celle de l'Université fédérale du Rio Grande do Sul.

L'équipe de la FEI comprend six robots, sept élèves en informatique et ingénierie électrique et deux professeurs, mais cinq étudiants seulement feront le déplacement avec les «joueurs» en raison des coûts élevés du voyage.

Les jeunes travaillent sans relâche pour peaufiner les dispositifs des robots. La mécanique a été améliorée au dernier moment, aussi Eduardo Garcia, 28 ans, et Gabriel Francischini, 20, font-ils les dernières retouches, tournevis en main.

Le système qui permet aux robots de jouer au foot tout seul est simple, selon ces experts: des caméras de haute précision filment d'en haut le terrain de foot et envoient l'information à un ordinateur. Le programme informatique analyse la situation, définit quelle sera la prochaine passe et envoie le signal par radio au robot qui reçoit l'ordre et l'exécute.

Chaque «joueur» de 15 cm de haut et 30 cm de diamètre possède des senseurs aux «pieds» qui l'aide à savoir s'il a la balle.

Cinq robots forment l'équipe titulaire et un sixième restera sur le banc des remplaçants en cas de «blessure» d'un joueur pendant le match en deux mi-temps, de dix minutes chacune.

Chaque robot a sa position: attaquant, défenseur, milieu de terrain ou gardien de but.

Le programme est capable de calculer la force du tir au but ou de la passe et la vitesse à laquelle les joueurs se déplacent, souligne José Angelo Gurzoni, 28 ans.

L'équipe de la FEI est trois fois championne brésilienne dans la catégorie «very small» (très petits) mais elle disputera la Robocup dans celle des «small size» (petits).

Pour tout mettre au point, cela a demandé beaucoup d'heures sans dormir, d'argent et la collaboration d'universités étrangères.

Les étudiants travaillent avec un programme informatique et des mécanismes que des centres d'études américains ont partagés avec eux.

Les moteurs de précision des robots ont été achetés en Autriche, les plaques électroniques et les pièces détachées sont brésiliennes et les caméras de haute définition ont été commandées à une fabrique allemande. Tous les investissements sont sortis des coffres de l'université.

Des 25 équipes en lice dans la catégorie «small size», le Brésil en redoute particulièrement cinq, dont la Thaïlande, tenante du titre.

Jusqu'à présent «aucune équipe brésilienne n'a gagné de match» de la Robocup, précise Gurzoni.

Cependant «l'idée de ce type de compétition est avant tout de générer des connaissances et de les partager avec d'autres universités», souligne-t-il.