Plutôt que de prendre un avion pour se rendre à l'autre bout de la France, pourquoi ne pas organiser une réunion virtuelle depuis son bureau ou même de chez soi? Appelées à innover face à la crise, les entreprises optent de plus en plus pour la visioconférence et le télétravail.

«Un déplacement implique un coût, du temps et de la pollution», résume Antoine Henocq, vice-président des ventes chez Genesys. Un argument de choc pour convaincre les sociétés, avides d'économies en ces temps difficiles et sensibles à la dimension écolo, de recourir à ses services de vidéoconférence.

Le groupe a observé une «augmentation très forte du trafic, de l'ordre de 25 à 30%» sur les derniers mois. Même constat dans l'équipement (écrans, caméras...), dont le marché mondial est attendu en hausse de près de 15% en 2009, selon les prévisions du cabinet Frost & Sullivan.

«Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, pas seulement celles du CAC 40, ont des réflexions sur le sujet», note Philippe Billet qui dirige Polycom France, un des leaders du secteur.

D'autant plus que les «innovations technologiques» récentes permettent, selon lui, «de se voir dans un bon contexte, avec des capacités de réseau suffisamment rapides pour ne pas avoir de décalage entre l'image et le son ou d'image déformée». 

En lieu et place des traditionnelles salles dédiées, des petits systèmes de visioconférence font également leur apparition sur le bureau des cadres supérieurs, permettant d'organiser en quelques secondes une réunion à distance.

L'investissement «se rentabilise quasiment instantanément», assure M. Billet: «dans une vie antérieure, j'aurais pris l'avion au moins une fois par mois, en 18 mois je l'ai pris seulement deux fois».

Reste à faire entrer dans les moeurs une technologie qui peut rebuter, en particulier dans «une culture latine où les gens ont tendance à vouloir se côtoyer».

L'arrivée aux commandes de la génération internet pourrait toutefois changer la donne. Les jeunes salariés «ont l'habitude d'utiliser les outils de communication à la maison» et souhaitent faire de même dans leur entreprise, relève Alexander Michael, analyste chez Frost & Sullivan.

Il n'est donc pas difficile de les convertir aux meetings virtuels ou de les inciter à échanger avec leurs collègues via les messageries instantanées, de type Windows Live, plutôt que de passer un coup de fil.

De même, «il est tout à fait normal maintenant que des employés travaillent de chez eux», autre méthode envisagée par les sociétés «pour répondre aux défis de la récession», souligne M. Michael.

Illustration de cette tendance, deux sociétés de centres d'appels (Webhelp et Teleperformance) ont récemment converti une partie de leurs salariés au télétravail. L'américain Dell songe lui aussi à étendre son dispositif à travers le monde pour «faire des économies d'immobilier».

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