Les cyberattaques constituent une menace de plus en plus grave et coûteuse pour le gouvernement des États-unis et pour les réseaux commerciaux de communications, a mis en garde mardi un général de l'armée américaine.

Même si les réseaux militaires disposent de gardes-fous, les réseaux commerciaux sont une source d'inquiétude pour les militaires car «beaucoup de nos systèmes dans l'armée utilisent des infrastructures commerciales», a expliqué à l'AFP le général de l'armée de terre John Davis, de la force conjointe chargée des réseaux, interrogé par téléphone depuis le Nebraska (centre).Le Pentagone a été confronté il y a quelques mois à «un 'ver' qui (...) s'est introduit dans nos réseaux militaires», a-t-il dit, faisant référence à une catégorie particulière de virus informatiques capables de se reproduire en profitant des réseaux ou des ordinateurs dont les systèmes de défense antivirus n'ont pas été récemment mis à jour.

Le département de la Défense a interdit l'an dernier l'utilisation d'outils externes comme des clés USB afin de mieux se prémunir contre la propagation des virus d'un ordinateur à un autre.

Le Pentagone a dépensé plus de 100 millions de dollars au cours des six derniers mois pour réparer les dégâts d'une cyberattaque, a indiqué le général Davis, soulignant que le nettoyage d'une seul ordinateur coûte entre 5.000 et 7.000 dollars.

Mais, selon lui, il est crucial d'investir dans la prévention de ces attaques plutôt que de dépenser de l'argent pour réparer les dégâts.

Il a salué le programme annoncé lundi par le secrétaire à la Défense, Robert Gates, visant à financer la formation de 250 experts informatiques par an au lieu de 80 actuellement.

Un haut responsable de la cybersécurité américaine a démissionné le mois dernier, dénonçant les failles du secteur et la mainmise de la puissante Agence de sécurité nationale (NSA).