Le groupe d'équipements et services informatiques japonais Fujitsu a indiqué mardi qu'il s'attendait désormais à une perte nette annuelle de 50 milliards de yens (417 millions EUR), contre 20 milliards prévus précédemment, pour dépréciations d'actifs liées à l'abandon des disques durs.

Fujitsu a en effet simultanément annoncé qu'il allait se séparer de son activité de conception et fabrication de ce type de périphériques de stockage de données pour la transférer d'ici l'été à son compatriote Toshiba.

«Fujitsu et Toshiba ont signé une lettre d'intention pour le transfert de cette activité du premier au second», ont-ils expliqué dans un communiqué.

Ce document précise que Fujitsu va confier à Toshiba «le développement, la production, la promotion et la vente" des disques durs, ce qui correspond aux fonctions actuelles de plusieurs firmes du groupe Fujitsu installées au Japon et à l'étranger.

«En pratique, Fujitsu va isoler dans une société à part son activité déficitaire de disques durs et Toshiba va ensuite acquérir 80% de cette nouvelle entité pour la transformer en filiale», ont-ils précisé.

Fujitsu conservera les 20% restant «un certain temps» avant que Toshiba n'en prenne également possession.

Du fait de l'abandon de la fabrication des disques durs et de composants afférents, Fujitsu va comptabiliser cette année une perte exceptionnelle de 35 milliards de yens qui va creuser son déficit net annuel de 30 milliards de yens à 50 milliards.

Fujitsu avait déjà annoncé fin janvier qu'il allait arrêter les chaînes de production des têtes de lecture de disques durs de son site de Nagano (nord-ouest) et réaffecter le personnel (360 salariés) à d'autres fonctions au sein du groupe.

Fujitsu avait alors prévu d'enregistrer dans ses comptes du troisième trimestre de l'exercice en cours une dépréciation d'actifs de 5 milliards de yens (42 millions d'euros).

Il avait dans le même temps reconnu être en discussions avec le conglomérat diversifié Toshiba pour lui confier une bonne partie de sa branche de disques durs.

Toshiba, spécialiste des technologies de stockage informatique et champion des ordinateurs portables, veut ainsi gagner rapidement des parts de marché.

En englobant l'activité de Fujitsu, il se hissera au-dessus de son compatriote Hitachi à la première place mondiale dans la catégorie des disques de 2,5 pouces destinés aux appareils de moyennes et petites tailles, avec un tiers des ventes (en nombre d'unités), et au troisième rang, à égalité avec Hitachi, dans l'ensemble des modèles de diamètre inférieur à cette dimension, avec près d'un quart du marché mondial, selon des études de marché indépendantes.

«Cette acquisition va aussi donner à Toshiba la possibilité d'entrer sur le marché des disques pour serveurs d'entreprises et autres applications professionnelles», ont souligné les deux entreprises nippones.

Toshiba dit viser une part de marché mondiale de 20% sur l'ensemble des modèles d'ici 2015.

Fujitsu a par ailleurs également affirmé mardi avoir signé une autre lettre d'intention avec la firme de matériaux et composants nippone Showa Denko pour lui céder une de ses filiales japonaises qui fabrique les supports d'enregistrement de données en aluminium et verre respectivement intégrés dans les disques durs pour serveurs d'une part et appareils mobiles d'autre part.