Le géant de l'électronique et de l'électroménager japonais Panasonic a prévenu mercredi qu'il allait supprimer 15.000 emplois dans le monde et fermer 27 usines, touché comme ses compatriotes Sony, Hitachi, Toshiba ou NEC par la tempête économique mondiale.

Le groupe s'attend à subir une perte nette annuelle de plus de 3 milliards d'euros alors qu'il avait débuté son exercice en avril dernier avec l'espoir d'encaisser un profit presque équivalent.

Incapable de diminuer davantage ses dépenses pour rester la tête hors de l'eau, Panasonic se dit contraint d'abandonner des activités déficitaires parfois depuis plus de trois ans, de liquider 27 usines et de réduire encore ses effectifs.

Environ la moitié des 15.000 suppressions de postes envisagées concernent l'étranger, sans que la répartition ne soit encore définie, pas plus que la localisation des sites en passe d'être fermés, selon un dirigeant de Panasonic, Makoto Uenoyama.

L'ex-Matsushita, qui prévoit toujours de racheter son compatriote Sanyo pour se renforcer dans des secteurs porteurs (énergie solaire, batteries), est d'autant plus pris au dépourvu qu'il venait de renouer avec une solide rentabilité.

Ce retour à meilleure fortune était déjà le résultat d'un tri sévère dans ses activités après les difficultés traversées par le Japon dans les années 90, suivies par l'éclatement de la bulle internet en 2002.

«Les mesures de réduction de coûts appliquées en permanence n'ont pas suffi à contrebalancer l'accumulation récente de facteurs négatifs (chute de la demande, concurrence intense, yen fort)», a expliqué le groupe.

«La restructuration que nous devons faire aujourd'hui est plus difficile», a reconnu M. Uenoyama, rappelant que la «crise du siècle» est mondiale et qu'elle affecte simultanément la finance et les activités de production/consommation de biens et services.

«Il faut que nous nous redressions plus vite que les autres», a-t-il insisté pour justifier la sévérité de la restructuration en cours dont le coût est évalué à 3 milliards d'euros sur deux ans.

Comme tous les groupes exportateurs japonais, Panasonic souffre de la contraction des achats et de l'intensification de la concurrence qui tire les prix vers le bas alors que ses marges sont rongées par l'impact des variations de taux de change.

Panasonic estime que la hausse fulgurante du yen a amoindri ses ventes de près de 3 milliards d'euros sur les trois premiers trimestres de son exercice (entre avril et décembre).

Le fleuron de la cité d'Osaka (ouest) dit avoir vécu un très mauvais troisième trimestre, surtout pour les ventes de produits et composants pour professionnels (automations industrielles, pièces/équipements électroniques pour l'automobile).

Pendant le trimestre allant d'octobre à décembre, ses ventes globales ont chuté de 20% par rapport à la même période de 2007, et même de 29% à l'étranger. Résultat: son bénéfice d'exploitation trimestriel a rétréci de 84%, plongeant le groupe dans le rouge.

Panasonic s'est dit incapable de prévoir avec certitude l'évolution du marché mais compte se battre sur des segments stratégiques comme les téléviseurs.

Panasonic est le dernier d'une série d'électroniciens japonais prévoyant des pertes annuelles colossales, après Sony, Hitachi, Toshiba et NEC qui ont tous mis en oeuvre des plans de restructuration accompagnés de milliers de licenciements.