Les champs électromagnétiques (CEM) sont partout autour de nous. Ils proviennent des ordinateurs, des micro-ondes, des cellulaires, des lampes ou encore des prises de courant.

Mais à quel point ces champs nous atteignent-ils vraiment? C'est à cette question qu'a tenté de répondre Option consommateurs dans la dernière édition du magazine «Protégez-vous», sortie mercredi.Les CEM sont des champs électrique et magnétique de différentes fréquences, soit des champs de basses fréquences reliés au courant électrique, des ondes radios ou des micro-ondes.

«Alors que le champ magnétique commence à être produit lorsqu'on consomme de l'électricité, les champs électriques sont présents même lorsque les appareils sont éteints», explique Marie-Josée Boudreau, chargée de projet au magazine «Protégez-vous».

Or, au Québec, ce sont environ 70% des ménages qui sont chauffés à l'électricité. L'exposition des Québécois aux champs de basses fréquences est donc plus élevée qu'ailleurs au pays.

«Protégez-vous» a mené des tests dans dix résidences de la grande région de Montréal pour connaître, avec plus de précision, le degré d'exposition des Québécois aux CEM dans leur quotidien. L'exposition au niveau de la tête a été mesurée dans divers endroits, notamment dans le bureau, devant la télévision, dans la salle à manger, ainsi que dans la chambre à coucher.

«On s'est rendu compte que la moitié de toutes les mesures enregistrées étaient supérieures à la limite de précaution», explique Marie-Josée Boudreau. Cette limite, fixée par le rapport BioInitiative, détermine le niveau à partir duquel des effets à long terme sur la santé peuvent se faire ressentir.

Les plus grands coupables sont l'ordinateur portable, surtout lorsqu'il est placé sur les genoux des utilisateurs, les fours à micro-ondes, les appareils téléphoniques sans fil et les cellulaires.

Il n'y a toutefois pas de consensus autour des effets causés par une grande exposition aux CEM.

Selon certaines recherches, une exposition à long terme à ces basses fréquences pourraient augmenter le risque de leucémie infantile, de cancer chez les adultes et de maladies dégénératives comme la maladie d'Alzheimer.

Une utilisation prolongée pendant dix ans d'un téléphone cellulaire augmenterait le risque de développer divers types de cancer, dont le cancer du cerveau, et causerait également des pertes de mémoire, de concentration et des difficultés de sommeil.

Mais les études publiées sur le sujet ne sont pas unanimes.

Marie-Josée Boudreau refuse donc de qualifier la situation d'inquiétante, puisqu'on ne peut toujours pas affirmer avec une certitude absolue que les champs électromagnétiques représentent un risque pour la santé.

Option consommateurs demande plutôt à Santé Canada d'adopter une approche de précaution.

«Lorsque l'on est face à des risques dommageables potentiels pour la santé, il est préférable de limiter le plus possible l'exposition des gens jusqu'à ce qu'on ait des réponses certaines», croit Marie-Josée Boudreau qui rappelle que certains pays dont Israël, la Suisse et les Pays-Bas limitent l'exposition aux CEM dans les écoles, parcs et garderies entre autres.

«Protégez-vous» recommande toutefois aux individus d'agir dès maintenant pour limiter leur exposition aux CEM. «On propose aux gens d'adopter une approche de précaution personnelle en identifiant les zones où ils passent beaucoup de temps et d'ensuite tenter d'éloigner le plus possible les appareils électriques de ces zones, même les horloges et les lampes de table», suggère Marie-Josée Boudreau.

Le magazine recommande notamment de ne pas dormir avec la tête posée à proximité d'une prise électrique et d'éloigner les lampes, horloges et radios des tables de nuit, de toujours placer un ordinateur portable sur une table, en utilisant un clavier séparé, et de limiter les longues conversations téléphoniques.