Au lendemain d'une année qui a vu apparaître plus de 190 modèles d'appareils photo numériques (APN), toutes marques et qualités confondues, le chasseur d'images en herbe ou expérimenté a de quoi ne pas savoir où donner de la tête s'il veut se procurer un outil pour remplacer celui qui commence à vieillir ou pour lui servir de «roue de secours». D'autant plus que les fabricants continuent à nous balancer pelletée par-dessus pelletée de mégapixels et que si les résultats laissent parfois à désirer, la qualité est au rendez-vous plus souvent qu'à son tour, ce qui ne simplifie pas les choses. Quel APN choisir? Un compact? Un gros zoom? Un reflex? Question de goût, de besoins, de budget. Bref, question de logique... que nous tenterons d'éclaircir au cours des prochaines semaines.

LES BRIDGES

Toujours plus gros, toujours plus forts

Les appareils photo numériques avec leur boîtier de taille intermédiaire et leur gros zoom ont hérité du nom de bridge parce qu'ils sont une sorte de pont entre le compact et le reflex. Ils bénéficient de tous les automatismes des appareils «pointer et cliquer» tout en offrant de plus en plus de possibilités de réglages manuels.

Ils se distinguent des compacts non seulement par leur taille, mais par leur objectif combinant grand angle et puissant téléphoto. Contrairement aux reflex, leur objectif est inamovible et leur viseur à affichage numérique donne la représentation vidéo de l'image du capteur et non une vue par miroir.

Pour avoir assez d'espace pour le gros objectif et le flash, et suffisamment de prise pour avoir l'appareil bien en main, les fabricants se sont inspirés des formes des appareils photo de type reflex, en diminuant la taille du boîtier. Graduellement, la taille des pseudo reflex s'est accrue et celle des reflex a diminué, de sorte qu'il est parfois facile de les confondre.

C'est la puissance de l'objectif (grossissement 10X au début, puis 12X et, plus récemment, 18X et 20X) qui fait la force du bridge. Plusieurs optent pour cet appareil parce qu'il leur évite de transporter un assortiment d'objectifs et qu'il leur fait souvent gagner du temps pour une prise de vue.

Le stabilisateur est indispensable si on veut se servir du téléobjectif sans trépied.

Cette technologie lancée au début de l'ère numérique par Olympus et par Sony a vraiment «levé» quand Panasonic s'est mis de la partie avec ses Lumix FZ1 et FZ2 et forcé les autres fabricants à les imiter. Aujourd'hui, il n'y a plus un appareil photo numérique digne de ce nom qui n'a pas de stabilisateur d'image.

Comme pour les compacts, les bridges ont attrapé la fièvre des mégapixels et les capteurs ont connu des poussées de croissance qui n'ont pas toujours été heureuses. Ce concentré de pixels a été réalisé sans que la taille des capteurs ne croisse en proportion, avec comme résultat que depuis la barre des 7Mp, on doit se battre contre la présence de bruit vidéo dans l'image, notamment dans les zones sombres et les couleurs solides, même à une sensibilité relativement basse. On verra au cours des prochaines semaines l'importance de la taille du capteur.

L'avenir des bridges - qui, logiquement, auraient dû devenir les plus recherchés - pourrait être moins rose que prévu, si les compacts continuent d'évoluer au rythme d'enfer qu'on connaît.

D'autant plus que Panasonic (encore!) vient de présenter une nouvelle technologie qui puise dans le meilleur des deux mondes, créant une nouvelle classe d'appareils photo : le G1, un boîtier équivalant à un petit bridge, mais avec un capteur spécial de format Four Thirds et des objectifs interchangeables. Indéniablement le chaînon manquant.

La semaine prochaine : les reflex

Mtruchon@lesoleil.Com