Quatre dirigeants des groupes électroniques LG et Chunghwa ont reconnu leurs torts et accepté de faire de la prison ferme dans une affaire d'entente sur les prix des écrans à cristaux liquides (LCD) aux États-Unis, a annoncé jeudi le ministère américain de la Justice.

Ces quatre personnes ont été condamnées à des peines allant de six à neuf mois de prison, et à des amendes de 20 000 à 50 000$ US.

Le plus lourdement condamné (9 mois de prison, 50 000$ US d'amende), Chieng-Hon Lin, est l'ancien PDG de Chunghwa, titulaire de la double nationalité taïwanaise et américaine. Deux autres co-accusés taïwanais sont d'anciens responsables de la société, chargés de la vente des écrans LCD.

L'ancien vice-président chargé des ventes des écrans de LG, le Coréen Chang Suk Chung, doit passer sept mois en prison et s'acquitter d'une amende de 25 000$ US.

Les accusations portent sur la période comprise entre septembre 2001 et décembre 2006, alors que le marché mondial des écrans à cristaux liquides était évalué à 70 G$ US.

«Nous allons poursuivre nos efforts pour traduire en justice d'autres cadres dirigeants, américains et étrangers, qui étaient impliqués», a prévenu Scott Hammond, un responsable de la division antitrust du ministère.

En novembre, les autorités judiciaires américaines avaient annoncé que LG à lui seul devrait s'acquitter de 400 M$ US, la deuxième plus forte amende jamais infligée aux États-Unis dans une affaire de ce type.

Le Japonais Sharp devait verser 120 M$ US, et le Taïwanais Chunghwa 65 M$ US.

Cette entente «a lésé des millions d'Américains utilisant quotidiennement des ordinateurs, des téléphones portables et de nombreux autres appareils électroniques», avait alors souligné le patron des services antitrust du ministère, Thomas Barnett.

Dell, Motorola et Apple ont été cités parmi les sociétés victimes de cette entente sur les prix.

Jusqu'à présent la plus forte amende jamais infligée pour entente sur les prix aux États-Unis remontait à 1999, quand le laboratoire Hoffmann-LaRoche avait été condamné pour ses tentatives de contrôler les prix de vitamines.