Le groupe d'électronique japonais Sanyo a indiqué jeudi qu'il allait supprimer 1200 emplois fixes et temporaires dans le monde, dont 800 au Japon, et fermer des sites de production de semi-conducteurs à cause d'une chute des ventes de composants électroniques.

«Nous allons supprimer 800 postes de salariés fixes et temporaires au Japon et 400 à l'étranger dans nos activités liées aux semi-conducteurs», a confié à la presse un directeur-adjoint de Sanyo, Koichi Maeda.Sanyo avait avoué plus tôt dans la journée qu'il s'attendait désormais à ne plus dégager de bénéfice net cette année, à cause de méventes de composants électroniques et de la forte hausse du yen qui handicape sa rentabilité.

Auparavant, avant que la débâcle économique planétaire massacre ses projets, il espérait un gain net annuel de 35 milliards de yens (292 millions d'euros).

Le groupe, également spécialiste des technologies économes en ressources et énergie, venait tout juste l'an passé de s'échapper d'un long tunnel, au prix d'une drastique restructuration pluriannuelle, après avoir vécu une grave crise interne et licencié des milliers de personnes.

«L'environnement dans lequel nous évoluons s'est considérablement dégradé au troisième trimestre de l'exercice, et surtout depuis le mois de décembre», a expliqué le groupe dans un communiqué.

«Ont principalement baissé les ventes de composants électroniques et de semi-conducteurs», a précisé Sanyo.

«L'aggravation de l'état du marché et la sévère chute des commandes des semi-conducteurs nous forcent désormais à anticiper une perte d'exploitation annuelle de 20 milliards de yens sur cette activité», a détaillé ensuite M. Maeda.

«Dans ce contexte, nous avons décidé de mettre en oeuvre des mesures additionnelles de restructuration, parce qu'il n'y a pas d'autre solution pour survivre», a-t-il assuré.

Outre les coupes dans la main-d'oeuvre, Sanyo prévoit de fermer deux usines de semi-conducteurs sur six en exploitation et de réduire ses dépenses d'investissement.

M. Maeda espère que l'activité des semi-conducteurs «sortira du rouge au cours du prochain exercice budgétaire (avril 2009 à mars 2010) et sera vraiment rentable l'année suivante».

Compte tenu de la conjoncture catastrophique et des variations brutales des taux de change, même les activités qui devraient mieux résister, comme les batteries et piles rechargeables ou les panneaux solaires, voient leur rentabilité affaiblie. Ces produits subissent surtout l'augmentation de la devise japonaise face au dollar et à l'euro, les Etats-Unis et l'Europe étant pour eux des marchés cruciaux.

Alors qu'ils exigent efforts et patience de la part de leurs salariés, les hauts dirigeants de Sanyo ont décidé jeudi par solidarité de sabrer de 10% leurs propres émoluments.

L'avertissement sur résultats de Sanyo et les réductions d'effectifs qui s'ensuivent interviennent alors que les investisseurs s'attendent également à des annonces de même nature de la part d'autres groupes du même secteur, dont Sony et Toshiba.

La restructuration de Sanyo apparaît en outre d'autant plus inévitable que le groupe s'apprête à entrer dans le giron de son compatriote Panasonic qui souhaite rationaliser l'ensemble.