Les logiciels dont on vante les mérites à grands coups de publicités sont-ils efficaces? «On n'en sait rien. Les produits qui ont fait l'objet d'une étude sérieuse sont rares, voire inexistants, indique le neuropsychologue Yves Joanette. Les principes mis de l'avant, comme la stimulation intellectuelle, ne sont pas faux, mais ça se gâte quand on va dans les détails.»

Nocifs? «Ça ne fait pas de mal. À la limite, ça vaut bien le sudoku et les mots croisés.»

Président de Brain Center International, Stéphane Bergeron assure que son logiciel NeuroActive, lancé en 2007, est beaucoup plus efficace que les jeux d'entraînement cérébral. Sur le site Web de sa compagnie, on promet un cerveau performant rajeuni de 10 ans.

«Le sudoku n'entraîne qu'une fonction cérébrale, c'est comme si on musclait uniquement son biceps droit. On a créé un exerciseur complet qui travaille l'ensemble du cerveau. Après un entraînement de huit semaines, à raison de trois séances hebdomadaires de 20 minutes, on voit la performance de fonctions cognitives, comme la mémoire et la vitesse d'exécution, augmenter de 20 %», assure Stéphane Bergeron, un médecin devenu entrepreneur.

En six mois, Brain Center International a vendu 10 000 logiciels au Québec. Le logiciel comprend 22 exercices conviviaux qui testent la mémoire visuelle et les habiletés visuo-spatiales.

La version sur vélo de NeuroActive est maintenant offerte dans une quinzaine de centres de conditionnement physique au Québec. Après une période d'essai et une amélioration de la bicyclette, Énergie Cardio lance maintenant l'appareil dans son réseau.

Le hic avec NeuroActive, c'est qu'il n'a jamais fait l'objet d'un essai clinique avec groupes témoins. «On l'a testé sur nous-mêmes», dit Stéphane Bergeron.

Pour avoir un cerveau en santé, il faut...

- Avoir des activités intellectuelles stimulantes (jeux, apprentissage d'une langue, travail).

- Bien se nourrir et bien dormir.

- Faire de l'activité physique régulièrement.

- Éviter les «ennemis du cerveau» : stress, alcool, drogues.

- «Si on achète des programmes, on demande s'ils sont validés par des tests cliniques», conseille la chercheuse Sylvie Belleville.

- Être heureux. «Les gens heureux vieillissent bien en général», note Yves Joanette.