Le numéro un du géant de l'électronique japonais Sony a assuré lundi que le groupe conservait ses ambitions à long terme, en dépit du très fort coup dur encaissé actuellement à cause de la crise mondiale.

«Nous sommes une entreprise hautement exportatrice. L'essentiel de notre activité dépend de l'extérieur, plus de 80%», a expliqué le PDG de Sony, Howard Stringer, lors d'une conférence à Tokyo.«L'impact (de cette crise mondiale) sera donc très très fort, il n'y a pas de mystère», a-t-il prévenu.

Touché par le ralentissement économique international et par la hausse du yen qui malmène sa compétitivité à l'étranger et rend caduques ses prévisions financières antérieures, Sony a drastiquement revu à la baisse la semaine dernière ses estimations de revenus et bénéfices pour l'exercice actuel.

«À court terme, cela (la hausse du yen) nous a obligés à revoir nos évaluations» a reconnu M. Stringer.

Toutefois, il ne considère pas pour autant que le renchérissement de la devise nippone soit anormal.

«Le yen élevé va le rester, mais d'une certaine façon, cela marque son retour. A long terme cela fait sens qu'il soit à un haut niveau», a prédit M. Stringer.

Le patron de Sony, qui, avec son bras droit Ryoji Chubachi, est parvenu l'an passé à redresser le groupe, pense en outre que la conjoncture actuelle peut aussi offrir la possibilité de faire des acquisitions intéressantes, de progresser et de recruter des personnes talentueuses.

«Ceux qui pensent qu'une crise est aussi une chance ont généralement raison», a-t-il insisté.

Sony peut selon lui faire de cette mauvaise conjoncture un levier pour améliorer son fonctionnement, «en réalisant les choses de façon plus efficace»