Le secteur informatique devrait bien résister à la crise économique, à en croire le PDG de Microsoft Steve Ballmer, qui table sur l'innovation pour porter le marché.

«Notre secteur n'est pas immunisé contre ce qui se passe dans l'économie mondiale (..) mais malgré les circonstances actuelles, on voit un marché qui se tient», a déclaré M. Ballmer lors d'une conférence d'hommes d'affaires de la Silicon Valley où il présentait sa stratégie pour concurrencer le géant de la recherche sur internet Google.

«En tout cas, pour le moment, les gens avec qui je parle dans notre secteur se sentent mieux qu'on ne le ferait si on passait toutes ses journées à regarder (la chaîne de télévision économique) CNBC», qui couvre de façon très exhaustive tous les développements de la crise financière.

Sans se prononcer sur le plan gouvernemental de sauvetage des banques, en difficiles négociations à Washington, M. Ballmer a estimé que «si l'économie reste dans un état correct, c'est de bon augure pour l'informatique».

Il a expliqué que Microsoft comptait capitaliser sur les tendances du «style de vie numérique», et les logiciels en ligne, plutôt que les programmes intégrés avant l'achat dans les ordinateurs personnels.

Il entend concurrencer Google, qui a fait sa force en proposant des logiciels gratuits financés par la publicité, en proposant une approche «logiciel " service», mariant le «Cloud computing» (délocalisation via internet des serveurs et centre stockage de données) à son approche traditionnelle.

M. Ballmer n'a pas caché qu'il avait du chemin à parcourir pour concurrencer Google, qui domine 70% du marché de la recherche sur internet, contre seulement 9% pour Microsoft.

En juillet, Microsoft avait révélé que sa division de services en ligne (moteur de recherche Live Search, publicité sur internet...) creusait ses pertes, avec 1,2 milliard de dollars de déficit annuel.

Mais M. Ballmer a précisé qu'en dépit de l'échec du projet de prise de contrôle de Yahoo! en début d'année, Microsoft entendait toujours mettre sa marque dans la recherche sur internet.

«Il faut réinventer fondamentalement le modèle de la recherche (sur internet)», a-t-il dit.

«S'il y a une société qui puisse vraiment concurrencer Google dans la recherche et la publicité, je crois que c'est Microsoft. La route sera longue, mais je crois quand même qu'il y a une vraie opportunité», a-t-il assuré.

Il a précisé qu'il avait prévu de dépenser 5 à 10% des bénéfices d»exploitation de Microsoft dans la recherche et développement.

«Si vous être le numéro deux, il faut au moins monter la mise», a-t-il justifié.

Pour l'exercice en cours, Microsoft prévoit de consacrer environ 8,5 milliards de dollars dans la recherche, et encore beaucoup plus pour racheter d'autres sociétés.

Microsoft rachète en général une vingtaine de sociétés par an, mais «si on achète quelques grosses boîtes, on peut assez vite arriver à 9 milliards de dollars», a-t-il dit. Il a précisé que, de plus en plus, Microsoft faisait ses emplettes hors de la Silicon Valley: une dizaine de sociétés israéliennes et cinq sociétés françaises sont déjà rentrées dans le giron de Microsoft.

 

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