Si de nombreux Québécois ne décrochent pas en vacances, c'est peut-être la faute du BlackBerry. De plus en plus de Québécois l'utilisent pour le travail, mais refusent de l'éteindre une fois le seuil de la porte franchi.

La raison la plus souvent évoquée: l'appareil multifonctions sert aussi de téléphone, donc il est impossible de le fermer. «Quand je n'ai pas mon BlackBerry avec moi, j'ai peur de manquer un appel ou un courriel important», note Renée, employée au ministère des Affaires étrangères.

«Ça détruit les vacances!» dit Vincent Delisle, stratège à la Banque Scotia. Il croit cependant avoir trouvé une technique pour combattre sa dépendance, sans toutefois renoncer à son précieux appareil. «En vacances, je l'utilise exactement comme si je prenais des messages téléphoniques, c'est-à-dire une fois par jour, après les heures de bureau.»

D'autres n'ont pas cette discipline et ne peuvent s'empêcher de jeter un coup d'oeil régulier à leur appareil portatif. «C'est une extension d'eux-mêmes», explique Derrick de Kerckhove, professeur en culture et technologie à l'Université de Toronto. Ce dernier croit cependant que pour certaines personnes, fermer l'appareil en vacances peut être plus désagréable que de le garder ouvert. «Les vacances, ce n'est pas faire ce qu'on n'a pas envie de faire, résume-t-il. S'ils ont envie d'être en communication, pourquoi les en empêcher?»

En anglais, les accros au BlackBerry sont surnommés les «CrackBerry». Une étude de l'Université de Northampton, en Angleterre, a même révélé que plus du tiers des utilisateurs de BlackBerry démontraient des signes de dépendance similaires à ceux des alcooliques.

Quatre hôtels en Colombie-Britannique offriront bientôt des forfaits pour les accros au BlackBerry. Les clients devront remettre leur appareil à l'accueil pour une véritable cure anti-technologique. Le prix à payer reste toutefois élevé, près de 499$ par nuit. Pour moins cher, il suffit d'éteindre l'appareil.

Le BlackBerryLe BlackBerry permet de recevoir et d'envoyer des courriels en temps réel. L'appareil sert aussi de téléphone et d'ordinateur portable puisqu'il permet de surfer sur l'internet. Les usagers s'en servent aussi comme organisateur personnel.

L'an dernier, la société canadienne Research in Motion (RIM), qui commercialise le BlackBerry, a vendu plus de 16 millions d'appareils dans le monde. Cela représente une augmentation de 7 millions par rapport à l'année précédente.

C'est en Amérique du Nord que l'on compte le plus d'utilisateurs, avec 67% des parts du marché mondial.