Le groupe d'électronique et de services informatiques japonais Fujitsu a affirmé jeudi avoir conçu un dispositif qui permet de garantir à coup sûr qu'un enregistrement vidéo n'a pas été faussé et qu'il peut donc être exploité comme élément probant.

«C'est le premier procédé qui garantit qu'une vidéo (réalisée par exemple par un système de surveillance), prise sur une longue durée, stockée et gérée par segments, n'a pas été trafiquée» dans son intégralité, et que les extraits n'ont pas été truqués, a assuré Fujitsu.

Cette technologie permet aussi d'horodater sans erreur les images, selon le groupe.

Avec le développement de l'enregistrement numérique et des outils de montage sur ordinateur de plus en plus perfectionnés et accessibles, une vidéo peut être totalement retravaillée, de sorte qu'elle ne saurait constituer une preuve juridique irréfutable.

De plus, pour les systèmes qui enregistrent en continu sur de longues périodes, il est techniquement nécessaire de découper le total en segments indépendants pour pouvoir les stocker et les gérer, tout en garantissant qu'il n'en manque aucun et qu'ils sont tous authentiques, même pris unitairement. Il faut aussi pouvoir en extraire des morceaux dont on puisse être sûrs qu'ils sont fiables.

Le système complexe imaginé par Fujitsu utilise pour cela des signatures au moment de l'enregistrement et au moment d'une extraction ou d'un découpage. Le processus de vérification de l'absence de manipulations (insertion, inversion ou suppression de séquences intermédiaires) consiste grosso modo à rapprocher et analyser ces deux signatures pour détecter une éventuelle anomalie.

L'emploi de cette technique ne se limite pas aux vidéos tournées dans les lieux publics par mesure de sécurité. Elle peut aussi être utile dans la traque de programmes vidéo indûment utilisés voire falsifiés (par exemple, un reportage enregistré à la télévision, puis réexploité après y avoir inséré des images ne faisant pas partie de la version originale).