Les jeunes Montréalais passent chaque semaine de nombreuses heures rivés à un écran, que ce soit celui d'un téléviseur, d'un ordinateur ou d'un jeu vidéo, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Montréal.

Les jeunes Montréalais passent chaque semaine de nombreuses heures rivés à un écran, que ce soit celui d'un téléviseur, d'un ordinateur ou d'un jeu vidéo, selon une étude réalisée par des chercheurs de l'Université de Montréal.

Les adolescents habitant des secteurs défavorisés sont par ailleurs plus susceptibles de rester devant leur téléviseur ou leur ordinateur durant de longues périodes, conclut l'étude qui a été présentée mercredi lors d'une conférence scientifique à Colorado Springs, aux États-Unis.

«Les jeunes filles vivant dans des quartiers défavorisés étaient quatre fois plus nombreuses à passer de longues heures devant l'écran, a révélé l'auteure principale de l'étude, Tracie Barnett. Du côté des garçons, ils étaient de deux à trois fois plus nombreux.»

La majorité des 1293 étudiants de 10 écoles secondaires montréalaises interrogés pour l'étude - environ 60 pour cent - ont passé en moyenne 20 heures par semaine devant un écran, soit pour regarder la télévision, pour jouer à un jeu vidéo ou pour naviguer sur Internet à des fins récréatives.

Le tiers des répondants ont eu les yeux rivés à un écran 40 heures par semaine, tandis que de 7 à 10 pour cent ont déclaré passer plus de 50 heures devant l'écran chaque semaine.

La Société canadienne de pédiatrie recommande un maximum de deux heures de télévision par jour pour les enfants.

«Nous savons que les cas d'obésité connaissent une hausse importante, surtout chez les enfants, et que le manque d'exercice et la surconsommation de calories cause l'obésité. Mais nous savons aussi que plus les jeunes passent de temps devant la télévision ou l'ordinateur, plus ils risquent de souffrir d'obésité», a expliqué Mme Barnett.

Mme Barnett a affirmé vouloir approfondir ses recherches pour découvrir pourquoi les adolescents de milieux défavorisés sont plus nombreux à passer de longues heures devant l'écran. Mais Mark Tremblay, directeur de recherche sur la saine alimentation et l'obésité au Centre hospitalier pour enfants de l'est de l'Ontario, n'est pas convaincu que ces jeunes passent plus de temps devant l'écran seulement à cause de leur situation économique.

«Je ne crois pas que nous sommes de simples pions, condamnés au destin que notre environnement a élaboré pour nous, a-t-il déclaré en entrevue depuis Ottawa.

Le chercheur, qui n'était pas impliqué dans l'étude, a aussi souligné que les cas d'obésité sont en hausse fulgurante dans tous les milieux, partout dans le monde.