Les dirigeants français et allemands ont défendu mardi, au deuxième jour du Cebit de Hanovre, les vertus de la coopération franco-allemande pour ne pas se laisser distancer dans la révolution numérique par les États-Unis et l'Asie.

Les dirigeants français et allemands ont défendu mardi, au deuxième jour du Cebit de Hanovre, les vertus de la coopération franco-allemande pour ne pas se laisser distancer dans la révolution numérique par les États-Unis et l'Asie.

«Ensemble nous serons forts, au niveau franco-allemand mais aussi européen», a assuré le ministre allemand de l'économie, Michael Glos, rappelant que son pays est le premier marché européen des technologies de l'information et de la communication (TIC), devant le Royaume-Uni et la France.

L'enjeu est d'autant plus important, a-t-il ajouté, que «le tempo des innovations au niveau mondial s'accélère (et que) la concurrence se durcit».

Il s'agit de «permettre à l'Europe de rester dans la course», a renchéri le secrétaire d'Etat français au commerce extérieur Hervé Novelli, mettant en avant la «force du couple franco-allemand pour promouvoir» les nouvelles technologies.

«L'ère du numérique est une occasion rêvée pour prouver la modernité de l'Europe face aux États-Unis et à l'Asie», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune.

En écho aux propos tenus par le président Nicolas Sarkozy la veille, lors de l'inauguration du salon, M. Glos a cité en exemple d'une collaboration franco-allemande fructueuse la récente victoire du groupe EADS face à Boeing dans le renouvellement des avions ravitailleurs de l'armée de l'Air américaine.

Alors que l'Europe abrite peu de champions internationaux dans le secteur des TIC, le président du syndicat professionnel français Syntec Informatique, Jean Mounet, a émis le «souhait qu'elle génère de futurs Google et Microsoft».

Mais pour atteindre cet objectif ambitieux, tous ont souligné l'importance de développer l'usage des nouvelles technologies.

«Les entreprises n'utilisent pas assez les TIC: en France, elles sont seulement 40% à faire leurs achats professionnels sur internet», contre 60% en Allemagne, a indiqué M. Mounet.

Et comme mieux vaut commencer dès le plus jeune âge: le ministre allemand a prôné l'enseignement des nouvelles technologies «dans les écoles à tous les niveaux» et la «formation des enseignants en conséquence».

Il a aussi mis en avant la nécessité de «combler les dernières lacunes en zone rurale» en matière d'internet haut débit: 800 communes allemandes n'ont toujours pas accès au haut débit et six projets pilotes ont été lancés pour y remédier.

La France a annoncé des objectifs similaires, à savoir un accès à l'internet haut débit fixe et mobile pour tous les Français avant 2012 et un équipement des ménages à hauteur de 70% d'ici 2010.

«Il faut réconcilier les concitoyens avec les nouvelles technologies», a assuré M. Novelli, tout en prônant à son tour une «couverture numérique du territoire équilibrée».

Prochaine étape, la fibre optique, «l'avenir» du secteur, selon M. Novelli. «Nous allons préparer cette rupture en Europe», a-t-il dit, rappelant le programme législatif lancé par le gouvernement pour accélérer le déploiement de l'internet à très haut débit dans les immeubles d'habitation.

A l'occasion de la présidence française de l'Union Européenne, «un premier diagnostic sera établi pour définir les obstacles rencontrés».

Le vieux continent a en effet un important retard à rattraper en la matière: il comptait fin 2007 un peu plus d'un million d'abonnés à la fibre optique, loin derrière les États-Unis (2 millions de clients) mais surtout le Japon qui en comptabilisait lui onze millions.