Plus vert, plus clair, moins cher: le Cebit, plus grand salon de nouvelles technologies du monde, espère trouver un nouveau souffle grâce à l'environnement et à une nouvelle formule, le tout sous le signe de l'amitié franco-allemande.

Plus vert, plus clair, moins cher: le Cebit, plus grand salon de nouvelles technologies du monde, espère trouver un nouveau souffle grâce à l'environnement et à une nouvelle formule, le tout sous le signe de l'amitié franco-allemande.

Du 3 au 9 mars à Hanovre, quelque 5800 exposants vont présenter leurs derniers ordinateurs portables, téléphones mobiles, écrans plats ou logiciels.

Le Cebit reste leader mondial, mais le nombre d'exposants est en baisse de 5% sur un an, et la surface des stands de 10%.

Pour enrayer le déclin et reprendre des couleurs face aux salons concurrents de Las Vegas, Barcelone ou Berlin, les organisateurs misent sur la protection de l'environnement, la «super tendance» selon Ernst Raue, organisateur en chef du Cebit.

Le salon s'est ainsi associé avec la «Climate Savers Computing Initiative», qui réunit Intel, Google, Dell, HP ou encore Microsoft dans le but de construire des ordinateurs plus économes en énergie.

Et les entreprises y vont chacune de leur annonce «verte»: le géant Deutsche Telekom fait savoir que dès cette année, toute sa consommation électrique sera issue d'énergies renouvelables.

Le fabricant allemand d'ordinateurs Fujitsu Siemens veut présenter un modèle ne consommant rien lorsqu'il fonctionne en mode «veille».

IBM de son côté doit montrer un «centre de calcul zéro émissions» de gaz à effet de serre, doté d'un circuit de refroidissement à l'eau «au niveau des puces informatiques», pour éviter les déperditions d'énergie sous forme de chaleur.

Le tout sous l'oeil vigilant de l'organisation Greenpeace, qui a son propre stand. Les nouvelles technologies «sont une branche d'activité qui bouge, qui fait des efforts surtout depuis deux ou trois ans. Mais il reste beaucoup à faire», a dit un porte-parole de l'ONG à l'AFP.

Plus vert, le Cebit se veut mieux organisé et moins cher, car raccourci d'une journée.

Une façon de baisser les coûts des exposants, dont beaucoup subissent de plein fouet la flambée de l'euro face au dollar.

La structure a aussi été clarifiée. Les stands sont organisés en trois «piliers»: l'offre aux entreprises, l'offre aux administrations publiques et l'offre aux particuliers.

Le salon mise enfin sur des invités de marque pour attirer l'attention.

La vedette américaine de la cérémonie d'inauguration, le lundi soir, sera le patron de Microsoft Steve Ballmer, qui a mis tout le monde de l'internet en ébullition en partant à l'assaut de Yahoo!

Il partagera la scène avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, invités à célébrer l'amitié franco-allemande, qui semble traverser une passe difficile.

La France, pays partenaire de l'édition 2008, sera représentée par 150 exposants.

«Nous attendons des messages politiques sur le numérique, avec notamment l'espoir d'une nomination d'un haut-commissaire au numérique», a déclaré à l'AFP Pierre Joudiou, administrateur du syndicat patronal français Syntec Informatique.

Les acteurs du secteur réclament cette nomination pour faire de l'Hexagone «un leader» alors qu'il n'occupe qu'une «place moyenne» au niveau mondial.

En Europe, la France est troisième avec un marché d'un peu plus de 100 milliards d'euros, derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Le but de l'année franco-allemande est «de permettre aux deux communautés d'entreprises de travailler ensemble et de mieux se connaître», explique M. Joudiou, indiquant que le marché allemand est jugé «compliqué» du fait de la langue et du fédéralisme.

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