Nstein Technologies voit grand. L'éditeur de logiciels pour les sites Internet de journaux et de magazines projette de faire de nouvelles acquisitions cette année et il migrera bientôt de la Bourse de croissance vers le grand parquet torontois. Son président estime même que l'entreprise devrait décupler la mise de ses investisseurs d'ici deux ans.

Nstein Technologies voit grand. L'éditeur de logiciels pour les sites Internet de journaux et de magazines projette de faire de nouvelles acquisitions cette année et il migrera bientôt de la Bourse de croissance vers le grand parquet torontois. Son président estime même que l'entreprise devrait décupler la mise de ses investisseurs d'ici deux ans.

Assis sur le siège de président et chef de la direction depuis 10 mois, Luc Filiatrault veut faire «renaître» Nstein.

«(L'entreprise) est arrivée en 2000, a eu des bons moments de popularité. Ça s'est un petit peu effrité avec le temps. Depuis un an, on a fait beaucoup de modifications au plan d'affaires.»

De passage à Québec hier, il est venu faire la promotion de l'entreprise et de ses produits devant un petit groupe de gens d'affaires.

L'objectif de Nstein est de devenir la référence dans son domaine d'ici 18 mois, alors que les médias sont en pleine transformation et mettent de plus en plus d'argent dans le contenu en ligne, à la recherche des revenus publicitaires qui se déplacent vers Internet.

L'avenir est reluisant pour une entreprise comme la sienne, pense M. Filiatrault.

«Les médias sont en train de se défendre actuellement contre les portails et investissent de façon plutôt massive dans leurs sites Web parce qu'ils se rendent compte, que pour la prochaine génération de gens, ça (Internet) devient le médium principal pour obtenir de l'information.»

M. Filiatrault entrevoit d'ailleurs une forte croissance pour son entreprise. Il prévoit que les actionnaires pourraient aller chercher jusqu'à 10 fois leur investissement d'ici 2010. «C'est un objectif que je pense qu'on peut se donner.»

Services offerts

L'entreprise montréalaise offre trois services complémentaires, soit un logiciel qui publie le contenu en ligne, un autre qui gère les articles, les images et les fichiers audio et vidéo.

Mais son bébé, c'est le Text Mining Engine (TME), qui arrive à extraire des éléments-clés d'un texte (personnes, événements, lieux) et à les mettre en relations pour en «comprendre» le sens. On pousse alors beaucoup plus loin que la simple recherche par mot-clé, prisée notamment par Google, qui ne différencie pas Paris la vedette de Paris la ville, donne comme exemple M. Filiatrault.

Le TME peut ensuite aller chercher sur le site Internet du journal et dans ses archives d'autres textes qui y sont reliés. L'internaute passe ainsi plus de temps sur le même site, ce qui peut s'avérer payant pour le média. Nstein estime que l'achalandage sur le site de ses clients s'est multiplié par 5, voire par 10 dans certains cas.

Par ailleurs, le logiciel permet aussi de connaître les intérêts de lecture de l'internaute pour cibler la publicité. Ainsi, si vous venez de consulter plusieurs articles sur un artiste ou tel type de musique, une publicité annonçant un spectacle pourrait tout à coup vous apparaître devant les yeux.

Selon M. Filiatrault, cette application se distingue de tout ce qu'on trouve sur le marché: Nstein n'a simplement pas de concurrents, dit-il.

Nstein compte déjà parmi ses clients plusieurs médias québécois, comme Gesca (dont Le Soleil et La Presse font partie) et Quebecor. Le site de lapresseaffaires.com est un bon exemple des applications possibles des logiciels. Elle étend aussi ses tentacules aux États-Unis, en France, en Belgique et au Royaume-Uni. Time, Le Monde et la BBC sont quelques-uns des médias avec qui elle fait affaires.

Acquisitions

La société a acquis il y a une semaine l'entreprise britannique Picdar, qui est spécialisée dans la gestion d'images sur Internet. D'autres acquisitions de compagnies qui offrent des services complémentaires auront lieu cette année, a indiqué le président. Nstein détient 10 millions $ pour ce faire et n'exclut pas d'aller chercher du financement. Mais à court terme, ce sera de petites acquisitions, a dit le président.

Le chiffre d'affaires de Nstein pour les 12 derniers mois (au 30 septembre 2007) est de 15,8 millions $, alors qu'il se chiffrait à 10,7 millions en 2006. Le titre de Nstein (TSX-V : EIN) a clôturé hier à 87 ¢. Depuis les 52 dernières semaines, il a oscillé entre 54 ¢ et 1,36 $.