Dans les applaudissements et les encouragements, une vingtaine de retraités d'une vaste résidence de la banlieue de Washington s'adonnent à leur séance hebdomadaire de Wii, la console Nintendo de jeux vidéo qui reconnaît les mouvements.

Dans les applaudissements et les encouragements, une vingtaine de retraités d'une vaste résidence de la banlieue de Washington s'adonnent à leur séance hebdomadaire de Wii, la console Nintendo de jeux vidéo qui reconnaît les mouvements.

Cette semaine, les résidents de Riderwood à Silver Spring (Maryland) - un des plus grands «villages» médicalisés de retraités du pays avec 3000 pensionnaires - participent à une partie de bowling.

Deux écrans sont installés et tour à tour les équipes font tomber les quilles d'un coup de télécommande en direction de la piste en imitant des gestes de champions.

«J'adore ça, je viens toutes les semaines depuis le début», affirme Elaine Fowler, 82 ans, qui se déplace en chaise roulante. «Et j'aime surtout quand je fais un strike et un spare», ajoute-t-elle, très compétitive.

Depuis près d'un an et demi, le réseau de résidences pour retraités Erickson, dont dépend Riderwood, a choisi d'installer 25 Wii à titre d'encouragement à faire de l'exercice et à être plus sociable.

Il y a eu des tournois de bowling, le sport virtuel le plus populaire chez les retraités, mais aussi de golf, de base-ball et des parties de pêche et de boxe.

«Nous avons eu un groupe de dames qui ont fait une séance de boxe et une pensionnaire de 90 ans a même obtenu un KO !», assure Earl Davis, un retraité de 73 ans, qui anime bénévolement les sessions.

«C'est la première fois que la génération du 3e âge adopte ainsi les jeux vidéo. C'est un grand succès», affirme à l'AFP une porte-parole de Nintendo Eileen Tanner. Les plus de 30 ans constituent plus du quart (27%) des acheteurs de Wii, selon le groupe japonais.

Pour Flo Lawrence, octogénaire, une assidue de la première heure, les parties de Wii sont une occasion «pour sortir de chez soi et rencontrer des gens». «En tournoi, j'ai remporté la deuxième place derrière le patron, c'est pas mal pour moi», plaisante-t-elle. Elle affirme même connaître avec la Wii, «la satisfaction de l'effort minimal».

Dans son équipe, Marie Tsucalas, 93 ans, en chaise roulante, toute de rose fushia vêtue et la mise en pli rebondie, est une nouvelle venue.

«J'aime les choses nouvelles. Je suis déjà très occupée avec mes shows de cuisine sur le réseau TV de la résidence et mon club de cartes, y compris de poker», dit-elle en alignant sept quilles d'un coup sec de télécommande.

Pour Earl Davis, officier de marine à la retraite, qui se charge d'enseigner les mouvements de la Wii aux novices, le jeu vidéo «est un excellent exercice, car c'est un exercice minimal, qui convient à ces personnes qui n'en font pas tellement».

Sur la vingtaine de participants, quatre ou cinq sont dans une chaise roulante et sont parmi les plus enthousiastes et les plus bruyants.

«Cela fait voir du monde. Des gens qui ne se connaissent pas se parlent, rient, se taquinent. Cela fait même renaître un esprit compétitif», explique M. Davis. «Et c'est tellement facile, tout le monde peut le faire», ajoute-t-il.