Le numéro un mondial des microprocesseurs, l'américain Intel, a répondu à la Commission européenne, qui l'accuse d'avoir abusé de sa position dominante, et demandé à pouvoir défendre ses arguments lors d'une audition, a-t-on appris lundi auprès des deux parties.

Le numéro un mondial des microprocesseurs, l'américain Intel, a répondu à la Commission européenne, qui l'accuse d'avoir abusé de sa position dominante, et demandé à pouvoir défendre ses arguments lors d'une audition, a-t-on appris lundi auprès des deux parties.

«Nous avons reçu une réponse (d'Intel). Nous allons l'étudier attentivement», a indiqué une porte-parole de la Commission, sans détailler davantage.

Un porte-parole d'Intel en Belgique a également qualifié de «confidentielle» la réponse fournie à la Commission mais réaffirmé que le groupe était «sûr que (son) activité et (ses) produits sont conformes à la loi». «Nous avons exercé notre droit de demander une audition», a-t-il ajouté.

Bruxelles a ouvert une enquête contre Intel il y a plusieurs années suite à une plainte déposée par son principal rival, l'américain AMD (Advanced Micro Devices). AMD occupe le deuxième rang mondial sur le marché des microprocesseurs avec une part de marché d'environ 17% en 2006, contre plus de 80% pour Intel.

Fin juillet, la Commission avait envoyé à Intel une «lettre de griefs», l'accusant de plusieurs abus de position dominante visant à exclure AMD du marché.

Bruxelles reproche à Intel d'avoir fait bénéficier différents fabricants de matériel informatique de ristournes s'ils s'équipaient auprès de lui plutôt qu'auprès de son concurrent. Il leur aurait aussi versé de l'argent pour reporter ou annuler le lancement de produits incorporant des technologies AMD.

Intel aurait enfin proposé des produits à des prix inférieurs à ses coûts dans le cadre d'appels d'offre l'opposant à AMD pour des clients importants sur le marché des serveurs.

Intel avait jusqu'à ce lundi, minuit heure locale (23h00 GMT), pour répondre aux accusations de la Commission. Le groupe américain risque une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d'affaires annuel.