Les automobilistes qui utilisent leur téléphone cellulaire pendant qu'ils sont derrière le volant conduisent plus lentement que les autres, même s'ils utilisent un appareil mains libres, et ils sont incapables de suivre le flot de la circulation, affirme une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université de l'Utah.

Les automobilistes qui utilisent leur téléphone cellulaire pendant qu'ils sont derrière le volant conduisent plus lentement que les autres, même s'ils utilisent un appareil mains libres, et ils sont incapables de suivre le flot de la circulation, affirme une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l'Université de l'Utah.

Ces automobilistes circuleraient ainsi à une vitesse réduite de 3 km/h.

Si vous passez une heure par jour dans votre voiture, cela peut se traduire par une vingtaine d'heures supplémentaires derrière le volant par année, précise le professeur David Strayer.

«Ces conducteurs distraits ont tendance à conduire plus lentement et à réagir moins rapidement, a-t-il expliqué. Les autres automobilistes se retrouvent coincés derrière cette personne et tout le monde paye le prix pour ce conducteur distrait.»

Le professeur Strayer présentera ses conclusions plus tard ce mois-ci devant la National Academy of Sciences.

Ses résultats sont tirés de l'observation d'une quarantaine d'étudiants mis en situation dans des simulateurs. Il a découvert que les conducteurs qui sont au téléphone sont plus susceptibles de rester coincés derrière un véhicule lent et qu'ils changent de voie 20 pour cent moins souvent que les autres.

Règle générale, les conducteurs qui discutent au téléphone tout en conduisant ont pris trois pour cent plus de temps à franchir une route fortement congestionnée (et deux pour cent plus de temps pour une route moyennement congestionnée) que les conducteurs qui n'étaient pas au téléphone.

Environ 10 pour cent des conducteurs utilisent leur téléphone cellulaire derrière le volant, dit M. Strayer, et l'effet cumulatif peut donc être important. Lors d'une étude précédente, il avait aussi conclu que les réactions de ces automobilistes sont comparables à celles d'un conducteur ivre.

M. Strayer estime que ces conducteurs distraient rallongent de 5 ou 10 pour cent vos temps de déplacement.

Il explique que le cortex frontal du cerveau peut gérer un nombre limité de tâches simultanément. Quand il est surchargé, il ralentit.

La vice-présidente de l'Insurance Institute Highway Safety américaine s'est demandée si les résultats obtenus par des étudiants dans des simulateurs sont vraiment applicables à la réalité, tandis qu'un porte-parole de l'industrie de la téléphonie cellulaire s'est contenté de rappeler qu'il est conseillé aux automobilistes de ne pas utiliser leur appareil pendant qu'ils conduisent.