Dans certaines universités américaines, la sécurité est prise très au sérieux. Et les étudiants sont même, dans certains cas, contraints de s'équiper de téléphones portable dotés d'un GPS. Objectif? Les repérer rapidement lors d'une urgence grâce à l'activation du système de localisation par satellite.

Dans certaines universités américaines, la sécurité est prise très au sérieux. Et les étudiants sont même, dans certains cas, contraints de s'équiper de téléphones portable dotés d'un GPS. Objectif? Les repérer rapidement lors d'une urgence grâce à l'activation du système de localisation par satellite.

Depuis le massacre de Virginia Tech, au printemps dernier, au cours duquel un étudiant avait tué 32 personnes avant de se donner la mort, de plus en plus d'établissements ont recours à un tel dispositif.

Dans le New Jersey, l'université de Montclair, dans la banlieue de New York, n'a pas attendu un tel drame pour agir. A l'heure actuelle, environ 6000 élèves sont équipés.

Au départ, le dispositif ne concernait que les étudiants en première année qui vivaient sur le campus. Il a depuis été élargi aux nouveaux arrivants, qu'ils vivent sur place ou non. En cas d'urgence, ils peuvent déclencher leur balise et alerter instantanément la police.

«Ils seront peut-être cachés et blessés. Ils ne voudront peut-être pas parler parce qu'ils se cachent derrière un bureau et qu'un homme armé est dans la pièce. Ils auront une meilleure chance d'être retrouvés», note le sergent Paul Giardino, de la police du campus.

Jusqu'à présent, peu d'élèves ont utilisé le dispositif. L'université, qui compte 13 000 étudiants, explique que le minuteur n'est utilisé que cinq à dix fois par semaine environ.

«Je pense que c'est une idée géniale. J'ai l'impression d'être davantage en sécurité. Et ce n'est pas très cher», souligne une élève originaire du Delaware, Amanda Phillips, qui active son minuteur lorsqu'elle rentre tard le soir entre la gare et son dortoir. Si elle ne l'a pas éteint dans les vingt minutes, la police du campus est immédiatement alertée. Un écran leur indique le lieu où elle se trouve.

Depuis un an, l'alarme ne s'est déclenchée qu'une fois par mois environ, et il s'agissait à chaque fois d'une fausse alerte, généralement parce que l'étudiant avait oublié d'éteindre le minuteur. Pour le sergent Giardino, ces fausses alertes ne sont pas gênantes car elles permettent aux 32 hommes de son service de s'entraîner.

Si les étudiants sont satisfaits de la sécurité apportée par le dispositif, certains se plaignent qu'il soit obligatoire. Ils doivent ainsi se procurer le téléphone via l'école, pour 210 dollars par semestre. Un coût qui s'ajoute aux frais de scolarité, de plus de 7600 dollars par an.

L'appareil leur permet toutefois d'envoyer un nombre illimité de SMS, gratuitement, de lire les courriers électroniques du campus, d'appeler gratuitement après 19h. Mais ils ne disposent que de 50 minutes pour téléphoner le reste du temps. Au-delà, ils doivent payer.

Selon Raju Rishi, co-fondateur de la compagnie Rave Wireless, qui fournit le dispositif de sécurité, une demi-douzaine d'établissements utilisent désormais des systèmes similaires.

Il affirme que la police du campus n'en profite pas pour surveiller les déplacements des élèves n'ayant pas allumé leur GPS. «Ce n'est pas Big Brother. Une réquisition est nécessaire pour localiser une personne contre sa volonté».