Un projet de partenariat financier entre la Ville de Montréal et l'organisme Île sans fil fait son chemin dans les couloirs de l'hôtel de ville.

Un projet de partenariat financier entre la Ville de Montréal et l'organisme Île sans fil fait son chemin dans les couloirs de l'hôtel de ville.

L'objectif : tapisser les parcs et lieux publics montréalais de 400 nouveaux points gratuits d'accès à l'internet sans fil (WiFi).

Selon un document obtenu hier par La Presse, le partenariat envisagé, d'une durée de cinq ans, prévoit le versement de 200 000 $ par année à Île sans fil, un organisme à but non lucratif qui gère actuellement quelque 150 points d'accès WiFi gratuits dans des cafés et commerces.

Ils sont utilisés par plus de 50 000 membres, qui peuvent s'en servir pour brancher gratuitement leur ordinateur portable au web, mais aussi pour connecter toutes sortes d'appareils, comme des téléphones cellulaires capables de faire de la téléphonie par l'internet.

À Montréal, des dizaines de cafés offrent des services semblables par l'entremise de fournisseurs privés qui facturent un tarif horaire plus ou mois élevé pour la connexion sans fil.

Dans le cas d'Île sans fil, où la connexion est toujours gratuite, ce sont des bénévoles qui installent les points d'accès et qui en assurent l'entretien. Le propriétaire du commerce où est installé le point d'accès, lui, n'a qu'à fournir la bande passante (la connexion à internet haute vitesse) et une contribution symbolique de 50 $ par année.

Les nouveaux 400 points d'accès issus d'un éventuel partenariat avec la Ville de Montréal fonctionneraient sensiblement selon le même modèle.

« Les 17 grands parcs, comme le parc Maisonneuve, le parc du Mont-Royal, le parc du Cap-Saint-Jacques, et d'autres endroits publics où il y a beaucoup de circulation, comme l'Esplanade de la Place des Arts, seraient branchés en permanence grâce au projet », a affirmé Martin Lefebvre, chef de la division des relations avec les citoyens à la Ville de Montréal, lors d'une première présentation publique du projet devant le conseil d'agglomération.

Le projet n'a pas encore été présenté au comité exécutif de la Ville de Montréal, qui aura le dernier mot sur sa réalisation ou non.

Lors de la présentation, deux représentants de Bell Canada, venus en tant qu'observateurs, ont pris des notes serrées. Ils ont refusé tout commentaire.

Un peu partout dans le monde, des projets de développement semblables de réseaux WiFi sont en cours dans les grands centres urbains. Certains, comme celui planifié par Philadelphie, qui a investi des millions en infra-structures, connaissent d'importants ratés au plan financier. Les grandes compagnies de télécommunications, qui souhaitent percer le marché du WiFi public, peinent à y trouver leur compte vu l'importance des investissements nécessaires et le faible prix que les utilisateurs sont prêts à débourser.

Toronto a aussi développé un gigantesque réseau WiFi paramunicipal au centre-ville, mais les services coûtent jusqu'à 30 $ par mois aux usagers.

La Ville de Paris a quant à elle récemment mis sur pied un réseau de 400 points d'accès gratuits. Le développement du réseau a coûté à la Ville lumière 2 milliards d'euros, plus 500 000 euros par année en entretien.

Le modèle technologique créé par Île sans fil, fourni gratuitement à plusieurs organismes à but non lucratif à travers le monde, s'est jusqu'à maintenant révélé considérablement moins dispendieux. La ville de Sherbrooke, qui s'est servie de la plateforme Île sans fil, vient de mettre sur pied 150 points d'accès gratuits dans des endroits publics. La municipalité a fourni 70 000 $, qui ont principalement servi à installer les hotspots dans des parcs. « Faire fonctionner le WiFi dans les parc est certainement ce qui coûte le plus cher en développement », affirme Bruno Lacasse, responsable du projet.

Selon M. Lacasse, après le succès connu par Sherbrooke, si le projet d'Île sans fil devait fonctionner à Montréal, il pourrait rapidement faire boule de neige ailleurs au Canada.