Avec leur dollar fort, les Canadiens devraient propulser les achats par internet à une croissance record aux Fêtes.

Avec leur dollar fort, les Canadiens devraient propulser les achats par internet à une croissance record aux Fêtes.

C'est l'évaluation faite à La Presse Affaires par Emmie Fukuchi, directrice du commerce électronique chez Air Miles. «Ça pourrait être la plus grosse saison jamais vue et par une grande marge», dit-elle.

Le commerce en ligne pourrait même grimper de plus de 30% cette année parce que les Canadiens veulent mettre à profit leur dollar, économiser de l'essence et du temps, selon elle.

«Toutes les étoiles sont alignées», souligne de son côté le titulaire de la chaire de commerce électronique de HEC Montréal, Sylvain Senécal. «C'est sûr que le dollar fort ne va pas nuire et, avec le commerce électronique, pas besoin de se déplacer à Plattsburgh».

Pour la première fois cette année, l'International Council of Shopping Centers (ICSC) a jugé bon de commander une enquête à Maritz Research, de Toronto, sur les achats par internet et par catalogue de la part des Canadiens et sur leurs dépenses de Noël aux États-Unis.

Déjà les premiers rapports des douaniers indiquent que les achats outre-frontière des Canadiens augmentent, déclare le directeur de la recherche de l'ICSC, Jean Lambert.

Les achats par internet «cannibalisent» les ventes par catalogues, explique Jean Lambert.

Durant la dernière saison des Fêtes, 12 millions de Canadiens ont fait du magasinage en ligne et neuf millions d'entre ont fait des achats d'une valeur de 9,4 milliards $, comparativement à 7,5 milliards $ en 2005. Cette année, Emmie Fukuchi estime que les achats par internet pourraient dépasser les 12 milliards, dont une partie aux États-Unis.

Les clients canadiens semblent en effet trouver des aubaines outre-frontière. Les détaillants Victoria's Secret (propriétaire de La Senza) et Lands'End constatent déjà une forte croissance des achats canadiens, selon Emmie Fukuchi. Il faut payer les droits de douanes sur les colis expédiés par FedEx ou UPS, mais ça demeure intéressant, dit-elle.

Les écarts de prix entre les détaillants américains et canadiens atteignaient 50% il y a quelques semaines, et ils se maintiennent encore autour de 30%, malgré les rabais décrétés dans des magasins au Canada, estime Emmie Fukuchi.

La sécurité continue d'inquiéter les acheteurs en ligne, mais sur les sites des grandes chaînes, c'est sans doute plus sécuritaire que de laisser sa carte de crédit au serveur de certains restaurants, selon la directrice d'Air Miles.