Mata-Hari ou simple stagiaire maladroite ? Le tribunal correctionnel de Versailles, près de Paris, se penche mardi le cas de l'étudiante chinoise Li Li, soupçonnée d'espionnage industriel alors qu'elle effectuait un stage en 2005.

Mata-Hari ou simple stagiaire maladroite ? Le tribunal correctionnel de Versailles, près de Paris, se penche mardi le cas de l'étudiante chinoise Li Li, soupçonnée d'espionnage industriel alors qu'elle effectuait un stage en 2005.

Les magistrants devront déterminer si la jeune femme, aujourd'hui âgée de 24 ans, a commis une simple faute professionnelle en sortant des fichiers informatiques de l'équipementier Valeo à La Verrière, en région parisienne, ou si elle s'est comportée réellement en espionne éprouvée.

L'affaire éclate le 26 avril 2005, lorsque Valéo dépose plainte pour vol de données informatiques.

Mise en examen (inculpée) peu après pour «abus de confiance» et «accès frauduleux à un système informatique», Li li, fraîchement diplômée de l'université française de technologie de Compiègne, est écrouée. Elle ressort en juin 2005, après 53 jours d'incarcération.

Présentée par une source proche du dossier comme une étudiante «brillante», polyglotte, «d'une exceptionnelle compétence» et bardée de diplômes, Li Li semble être la parfaite réincarnation de Mata-Hari, version made in China.

Les premiers éléments des perquisitions indiquent que six ordinateurs d'«une puissance énorme» contenant des données «confidentielles» ont été saisis chez elle.

Le PDG de Valeo, Thierry Morin, tente en personne de calmer le jeu, en récusant «le terme d'espionnage industriel». Aujourd'hui, Valeo maintient cette version mais réclame 150 000 euros (214 500 dollars) de dommages et intérêts pour atteinte à son image de marque.

Li li a toujours nié tout piratage, expliquant que l'ordinateur de la société étant saturé, elle l'avait vidé et transféré les données sur son disque dur personnel pour les sauvegarder.

De fait, l'instruction n'a fait apparaître aucun transfert à l'étranger, selon son conseil Me Raphaël Pacouret.

«Li li est une stagiaire maladroite qui s'est rendue coupable de légèreté», a-t-il expliqué à l'AFP, précisant qu'il plaiderait la relaxe.

Pour le parquet, ce n'est pas «l'affaire d'espionnage du siècle» mais «l'infraction était bien caractérisée».

Li li comparaîtra libre. Elle a obtenu en France un diplôme d'ingénieur et travaille actuellement sur une thèse de doctorat.