Une grand-mère se souvient: née à Marseille, elle a étudié à Athènes et Bombay dans des salles de classes virtuelles sur son téléphone cellulaire, joué avec des amis du monde entier, toujours sur cellulaire, qu'elle a aussi utilisé constamment comme traducteur instantané.

Une grand-mère se souvient: née à Marseille, elle a étudié à Athènes et Bombay dans des salles de classes virtuelles sur son téléphone cellulaire, joué avec des amis du monde entier, toujours sur cellulaire, qu'elle a aussi utilisé constamment comme traducteur instantané.

Cette vidéo futuriste, présentée au Mobile Internet World de Boston par le groupe Ericsson, donne un aperçu des rêves des professionnels pour l'internet mobile, censé changer nos vies dans les 5 ans.

Pankaj Asundi, vice-président chargé des contenus chez le fabricant d'Ericsson, a aussi présenté sur grand écran, comme beaucoup d'intervenants, des photos d'adolescents entourés d'appareils électroniques.

«Cette génération en fait plus que nous, ce sont des natifs du numérique», s'est enthousiasmé M. Asundi.

«Ils sont constamment connectés, passent des dizaines de milliers d'heures en SMS, communications, clavardage, sites de socialisation, ont de multiples identités en ligne, et montrent ce que pourrait être nos styles de vie», estime-t-il.

«Et dans certains pays, ajoute-t-il, la première expérience d'Internet se fait sur téléphone cellulaire».

La plupart des conférenciers à Boston ont longuement raconté des conversations avec leurs enfants adolescents, fans d'Internet ou de SMS, l'un d'entre eux expliquant même avoir donné 100 dollars à sa fille pour qu'elle lui raconte les nouveautés du site Facebook.

«Aucun de nous dans cette salle n'est assez jeune pour imaginer ce qui va se passer», a lancé un autre conférencier.

Les plus imaginatifs sont sans doute les publicitaires: «j'imagine que quand je passe à côté d'un distributeur de boissons, il m'adresse la parole d'une voix mélodieuse, sur fonds de musique tropicale, et me dit: "hé, Larry, tu ne voudrais pas un Coca bien frais? Il suffit d'ouvrir ton téléphone". J'ouvre mon téléphone et une canette tombe», imagine Larry Weber, patron de la société de marketing W2 Group.

«Vous serez membres de plusieurs communautés d'intérêts. La pêche. Ou votre religion. Si vous demandez à vos amis de votre réseau leur avis sur un restaurant, ce restaurant pourrait s'en apercevoir et vous proposer un coupon de réduction», poursuit-il.

Tim Berners-Lee, l'un des fondateurs d'Internet, également présent à la conférence, imagine lui que les petits écrans des cellulaires ne seront qu'un relais pour des écrans géants.

«Il y aura des pixels partout, des écrans géants sur les murs, nous pourrons transférer tout ce qu'il y a dans notre téléphone sur d'autres appareils ou d'autres écrans, sans la moindre difficulté.

«Il y a un énorme potentiel de créativité, d'énormes quantités d'applications que nous ne pouvons pas même imaginer», a-t-il conclu.

Quand aux hommes d'affaires, ils rêvent déjà sur les chiffres des prévisionnistes.

Ainsi le cabinet Juniper Research prévoit que les paris sur les casinos sur téléphones mobiles atteindront 5 milliards de dollars en 2012 et que le marché des jeux sur cellulaires dépassera 10 milliards en 2009.

Autre pronostic: plus de 50 millions de consommateurs devraient payer tous les jours avec leurs mobiles en 2011, année où les paiements mobiles atteindront 11,5 milliards de dollars.

Au total selon Juniper, 12% des téléphones mobiles pourront effectuer des paiements sans contact.

Et la télévision sur cellulaire, qui avec l'internet mobile apparaît comme l'usage le plus prometteur pour les téléphones portables, devrait avoir 120 millions d'utilisateurs en 2012 dans 40 pays, dix fois plus qu'actuellement, selon le cabinet.