Le groupe informatique américain IBM va racheter le canadien Cognos, dernier grand indépendant restant sur le marché de la gestion des données informatiques en entreprise, ce qui va lui permettre d'accroître son activité la plus rentable, les logiciels.

Le groupe informatique américain IBM va racheter le canadien Cognos, dernier grand indépendant restant sur le marché de la gestion des données informatiques en entreprise, ce qui va lui permettre d'accroître son activité la plus rentable, les logiciels.

Cette opération, de nature amicale, prévoit le versement à Cognos de 5 milliards de dollars US intégralement en liquide, a indiqué IBM lundi, soit plus de 5 fois le chiffre d'affaires annuel de Cognos.

Cognos, qui représente plus de 25 000 clients dans le monde et 3500 employés, conçoit des solutions de «Business Intelligence». Celles-ci aident à analyser des données au sein d'une entreprise ou d'une organisation, allant de l'impact financier de changements stratégiques jusqu'aux ressources humaines.

Le prix payé, qui revient à 58 dollars US par action, représente une prime limitée de 9,5% par rapport au cours de Bourse de Cognos vendredi soir à la Bourse de New York (52,98 dollars US), mais offre une prime d'un peu plus de 37% par rapport au cours de Cognos il y a douze mois.

À 16H45 GMT, l'action Cognos --cotée à Toronto et New York-- se rapprochait du prix offert, à 57,38 dollars. IBM évoluait aussi dans le vert (+2,64% à 102,89 dollars), après avoir fait partie des actions les plus touchées la semaine dernière lors de l'effondrement des valeurs technologiques à New York.

Alors que le secteur des logiciels d'entreprise est en pleine consolidation, sous l'effet d'une course au leadership entre les deux poids-lourds SAP et Oracle, une offre sur Cognos était donnée comme probable par le marché, qui se demandait surtout quel serait l'acquéreur.

«À la lumière de cette tendance aux rapprochements dans le secteur, un accord IBM-Cognos n'est pas une surprise, sachant que les deux groupes sont des partenaires commerciaux depuis 15 ans», fait remarquer Patrick O'Hare, analyste du site financier Briefing.com.

Selon cet analyste, le prix relativement proposé par IBM pourrait toutefois faire naître des surenchères.

Au chapitre consolidation, Oracle et SAP ont tenu la vedette cette année, le premier cherchant à ravir au second le titre de leader mondial des logiciels professionnels.

L'allemand SAP a mis 7 milliards de dollars sur la table le mois dernier pour acquérir Business Object. De son côté, l'américain Oracle, après avoir lâché plus de 25 milliards de dollars en acquisitions depuis 2004, dont 3,3 milliards pour Hyperion en mars dernier, a proposé 6,7 milliards de dollars pour BEA Systems, mais s'est fait éconduire.

IBM s'est pour sa part défendu d'avoir été inspiré par les grandes manoeuvres de ses concurrents. , a indiqué la direction lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe américain a plutôt fait valoir que le rachat de Cognos «s'intègre parfaitement dans sa stratégie d'acquisition>, et répond aussi à son objectif stratégique

«Avec Cognos, IBM part encore un peu plus dans les logiciels et s'éloigne de son métier historique», le hardware (imprimantes, serveurs, stockage...), souligne Douglas McIntyre, du site financier 24/7 WallStreet.

Les logiciels et les services tirent désormais l'activité du groupe. En vendant des logiciels, IBM propose aussi des services de conseil associés.

Au 3e trimestre, les deux divisions «services» et «logiciels» ont généré ensemble les trois-quarts du chiffre d'affaires du groupe, avec des croissances entre 7 et 16%, là où le «hardware» a accusé un recul de 10%. Le chiffre d'affaires total a progressé de 7% à 24,11 milliards de dollars.