Plus de 1500 personnes ont voulu savoir ce qu'en pensaient les conférenciers de la 29e Journée de l'informatique qui s'est tenue, hier, au Centre des congrès de Québec. Beaucoup d'experts ont parlé des défis qui attendent les entreprises et de l'esprit d'innovation qu'il faudra développer pour se démarquer.

Plus de 1500 personnes ont voulu savoir ce qu'en pensaient les conférenciers de la 29e Journée de l'informatique qui s'est tenue, hier, au Centre des congrès de Québec. Beaucoup d'experts ont parlé des défis qui attendent les entreprises et de l'esprit d'innovation qu'il faudra développer pour se démarquer.

Or, pendant que l'industrie des TI prospère dans les pays du G8, le continent africain tout entier ne compte que 3 % d'utilisateurs d'Internet comparativement à 50 % pour les pays industrialisés.

La disparité est très grande. Et le professeur Michel Audet, qui représente le Québec à l'UNESCO, a fait état d'inégalités encore plus grandes comme les 77 millions d'enfants non scolarisés et les 800 millions d'adultes analphabètes de notre planète. «Ce n'est pas pour rien, dit-il, que les actions de l'UNESCO d'ici 2013 porteront largement sur l'Afrique.»

Pour lui, le Québec peut aider les communautés du tiers-monde. Il donne l'exemple du programme d'écoles éloignées en réseau. Un projet en TI qu'il a mené de concert avec le CEFRIO et qui a mérité plusieurs prix à l'étranger.

Un modèle qui, selon lui, pourrait aider à endiguer la non-scolarité des enfants d'Afrique. Mais il y a d'autres domaines où le Québec a une expertise technologique enviable. M. Audet a cité la géomatique, l'hydrologie et la muséologie. «Des marchés potentiels, dit-il, même si à première vue, ils semblent moins lucratifs.»

Plus concerné par les problématiques de l'industrie, le professeur Benoît Montreuil, de l'Université Laval, estime, pour sa part, que notre seule issue est de créer des produits à haute valeur ajoutée, d'occuper une niche de marché avant les autres et de s'y maintenir.

Pour lui, les Québécois devront aussi apprendre à manoeuvrer sur le terrain de la compétitivité. Le dollar canadien à 70 ¢ aurait endormi beaucoup d'entreprises. Pour le professeur Montreuil, la saine compétition est bonne parce qu'elle rend nerveux, qu'elle amène les compagnies à bouger et donc à chercher des solutions novatrices qui seront valorisées par leurs clients.»

Ceux qui croient que la concurrence asiatique va finir par disparaître rêvent en couleurs. «Elle est là pour rester, dit Benoît Montreuil. Au Québec, on n'est pas encore habitué à des compétiteurs comme le Brésil, le Mexique ou la Russie. Jusqu'ici, dit-il, on se développait aux côtés des États-Unis, mais il faudra composer avec le fait qu'aujourd'hui l'Amérique de l'Oncle Sam n'est plus le leader économique du monde. Ce qui veut dire qu'on doit apprendre à faire affaire avec toutes sortes de pays», ajoute-t-il.

Actuellement, l'offre en technologies excède la demande. Quand le Canada lance un appel d'offres pour un contrat en TI, c'est toute la planète qui tente sa chance.

«Notre planche de salut, c'est d'être évolutif, d'offrir aux clients ce qui colle parfaitement à ses besoins d'aujourd'hui et être capables d'anticiper ceux de demain.»

À lire aussi:

Un nouveau site pour promouvoir les TI