Bell confirme qu'il limite la vitesse à laquelle ses abonnés à Sympatico peuvent échanger des fichiers sur les réseaux poste-à-poste à certaines heures de la journée.

Bell confirme qu'il limite la vitesse à laquelle ses abonnés à Sympatico peuvent échanger des fichiers sur les réseaux poste-à-poste à certaines heures de la journée.

C'est un employé de Sympatico qui a révélé la chose sur un forum de discussion, où un internaute se plaignait de vitesses de téléchargement basses lorsqu'il était sur des réseaux de type BitTorrent.

Porte-parole de Bell, Jacques Bouchard confirme les dires de l'employé de Sympatico.

«On ne bloque pas le trafic, on ajuste, on ralentit. C'est sur le volume de la bande passante qu'on agit», dit Jacques Bouchard.

Le ralentissement vécu par certains abonnés n'est donc pas illusoire. C'est entre 17h et minuit que Sympatico cible les échanges provenant de réseaux P2P pour laisser la place aux autres données.

«C'est une heure à laquelle les clients sont de retour à la maison, veulent faire des transactions bancaires, chercher sur Internet pour les devoirs des enfants. On s'assure que tous nos clients ont une vitesse convenable», dit Jacques Bouchard.

Sympatico affirme appliquer la règle à tous ses clients, en examinant les données qui sont transitées. Les données qui proviennent de réseaux P2P sont faciles à repérer, dit Bell.

«On voit la quantité très constante de données, transitées sans fluctuation. C'est un indice», dit le porte-parole de Bell.

Bell a parfaitement le droit de contrôler la circulation sur son réseau, dit Pierre Trudel, professeur et titulaire de la chaire L.R. Wilson sur le droit des technologies de l'information de l'Université de Montréal.

«Ça porte atteinte au principe de neutralité du Web, ça montre qu'il y a des accros à ce principe. Mais il n'y a aucune règle qui empêche les fournisseurs d'accès à Internet de le faire», dit-il.

Il croit que si les fournisseurs d'accès choisissent de bloquer le trafic provenant de réseaux poste-à-poste, c'est en partie parce qu'il s'agit d'une cible facile.

La seule alternative pour les clients reste de changer de fournisseur d'accès à Internet, dit Pierre Trudel.

Il note que si les fournisseurs contrôlent les fichiers P2P, la porte est ouverte pour qu'ils le fassent aussi pour autre chose.

Chez Bell, on affirme être parmi les derniers fournisseurs d'accès à filtrer ainsi le trafic Internet. «Tous les autres le font», dit Jacques Bouchard.

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