Une université de Pennsylvanie (est) associée à General Motors a remporté dimanche les deux millions de dollars promis au vainqueur d'une compétition entre robots roulants organisée par le Pentagone pour définir ses véhicules automatisés de l'an 2015.

Une université de Pennsylvanie (est) associée à General Motors a remporté dimanche les deux millions de dollars promis au vainqueur d'une compétition entre robots roulants organisée par le Pentagone pour définir ses véhicules automatisés de l'an 2015.

Dans cette course digne d'un film de science-fiction, l'université privée Carnegie Mellon et GM avaient bourré de capteurs, de radars et d'autres équipements de haute technologie un gros 4x4 Chevrolet Tahoe, surnommé «Boss», pour un gymkhana de six heures samedi à Victorville en Californie.

«Boss» n'avait coupé la ligne d'arrivée qu'en deuxième place derrière «Junior», le véhicule de l'université de Stanford (Californie), mais la rapidité n'était qu'un des critères, avec la précision et le respect du code de la route, pris en compte par les juges du Darpa, l'agence de recherche du ministère américain de la Défense.

«Junior», construit sur la base d'un break Volkswagen Passat, se contente de la deuxième place et d'un prix d'un million de dollars, tandis que la troisième marche du podium revient à l'université Virginia Tech de Blacksburg (Virginie), tristement célèbre depuis la fusillade qui y a coûté la vie à 33 personnes en avril, et qui va toucher 500 000 dollars.

Onze véhicules sans pilote, sans télécommande et donc totalement autonomes, avaient pris le départ mais seuls six ont bouclé le parcours de 100 km, un quartier urbain reconstitué dans une base militaire désaffectée de Victorville, à 120 km au nord-est de Los Angeles.

La finale de ce concours unique au monde a vu samedi le spectacle étonnant de voitures s'avançant sur la ligne de départ, conduites par des équipiers. Puis ces derniers sont sortis des véhicules pour les laisser démarrer.

Entre autres défis, les mécaniques devaient parcourir des ronds-points, négocier des carrefours, se garer en épi, tout en respectant le code de la route dans un quartier où circulaient une quarantaine de voitures dotées de vrais conducteurs. Seul un peu de tôle froissée a été à déplorer entre deux concurrents.

Le Darpa compte profiter des avancées technologiques obtenues grâce à cet événement pour définir ses futurs véhicules robotisés, censés représenter un tiers du parc automobile de l'armée à l'horizon 2015 selon un plan approuvé par le Congrès.

Le ministère de la Défense espère ainsi épargner les vies des soldats américains sur les futurs champs de bataille, alors que les bombes artisanales placées en bord de route ont tué des centaines de ses militaires en Irak depuis l'invasion de ce pays en 2003.

Il s'agit du troisième «Défi Darpa» organisé depuis 2004, mais le premier en milieu urbain. Lors de la première édition, aucune voiture n'avait réussi à boucler 220 km en plein désert californien. L'année suivante, quatre véhicules étaient parvenus à finir un parcours de 210 km de pistes et c'est Stanford qui avait gagné.

«L'édition de 2004 était l'équivalent du (premier) vol des frères Wright», pionniers américains de l'aviation, a expliqué le directeur du Darpa, Tony Tether: «leur avion n'avait pas volé loin, mais prouvé qu'il était possible de voler».

S'agissant des véhicules robotisés, «je pense que les importants progrès effectués depuis 2004 sont dus au fait que la communauté (scientifique) était désormais convaincue que c'était possible», a conclu M. Tether.