Dans le jargon internet, on dit que le «buzz» a fait son temps. Promise comme le prochain Eldorado pour les investisseurs, l'économie virtuelle de Second Life est en train de s'effondrer, littéralement. L'heure est plutôt aux faillites, à la déception et au retour à la réalité.

Dans le jargon internet, on dit que le «buzz» a fait son temps. Promise comme le prochain Eldorado pour les investisseurs, l'économie virtuelle de Second Life est en train de s'effondrer, littéralement. L'heure est plutôt aux faillites, à la déception et au retour à la réalité.

Le premier coup dur est survenu début août. Ginko Financial, une des plus importantes banques d'investissement virtuelle sur Second Life, exploitée par un mystérieux actionnaire anonyme, a déclaré faillite.

L'«établissement», qui recueillait les Linden Dollars des «résidents» depuis trois ans et demie, promettait des retours sur investissements astronomiques de plus de 40%.

La banque virtuelle s'est retrouvée incapable d'honorer plus de 200 000 000 Lindens confiés par ses quelque 20 000 membres. Cela représente pour ceux-ci, collectivement, une perte bien réelle de 750 000 $ US.

Sur son site web, Ginko Financial (ginkofinancial.com) affirme que la débâcle est directement liée au bannissement par Second Life de toutes les activités de gambling dans l'univers virtuel, à la fin juillet. Subitement, tous les membres ont retiré leurs billes.

À la demande de Linden Lab, le FBI enquête actuellement sur les pratiques des nombreux casinos virtuels qui sont apparus dans le «metaverse».

En juillet, le magazine Wired a aussi publié une enquête sur les entreprises et organisations du monde réel qui, profitant de la soi-disant popularité de Second Life, lancent de coûteuses campagnes de publicité sur Second Life.

Michael Donnelly, grand patron du marketing interactif de Coca-Cola, y révélait que la plupart des installations virtuelles créées par des grandes marques - American Apparel, Reebok, Scion, Coca-Cola - sont complètement désertées.

La NBA, qui s'est payé une île entière, n'a par exemple reçu que 1200 visiteurs. Le Pavillon de la soif Coca-Cola, lui, n'a attiré que 27 visiteurs.

L'agence de nouvelles Reuters, sous la plume d'Adam Reuters, son correspondant à temps plein dans Second Life, soulignait récemment d'inquiétantes pratiques financières effectuées par Linden Lab pour soutenir artificiellement son économie: «pour faire face à des déficit, l'entreprise injecte de tout nouveaux Linden Dollars dans l'économie», peut-on lire dans l'article, basé principalement sur un essai écrit par un ancien employé de la Réserve fédérale.

Quiconque connaît les rudiments de l'économie sait qu'il s'agit là d'une recette éprouvée pour créer de l'inflation galopante.

Le blogue de notre journaliste: blogues.cyberpresse.ca/peloquin

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