Environ 40 pour cent des parents ne surveillent pas les activités de leurs enfants sur internet.

Environ 40 pour cent des parents ne surveillent pas les activités de leurs enfants sur internet.

C'est ce qui ressort d'un sondage Ipsos-Reid, publié récemment pour le compte de la compagnie Symantec, qui développe des logiciels.

Les parents ont besoin de plus d'informations sur ce que leurs jeunes font devant leur ordinateur, indique Jacques Piette, professeur en communication à l'Université de Sherbrooke. Avec deux autres collègues, il a mené une vaste étude sur l'utilisation d'internet par les jeunes. Quelque 1300 jeunes d'ici et d'Europe ont été interrogés à ce sujet.

«Il faut soutenir la mission éducative des parents en recueillant et en leur fournissant de l'information précise et constamment mise à jour sur les usages les plus répandus des nouvelles technologies chez les jeunes», peut-on lire dans les recommandations de cette étude, qui montre également que neuf participants sur 10 utilisent internet à la maison. Souvent, les parents ne savent pas quels sont les sites fréquentés par leurs adolescents. Il n'en demeure pas moins que 62 % des parents sondés affirment avoir surveillé le contenu des sites fréquentés par leurs enfants.

Le sondage révèle également qu'environ 58 % des parents savent où télécharger un logiciel de filtrage, mais seulement 36 % d'entre eux installent un tel logiciel sur leur navigateur internet. M. Piette estime cependant que si ces filtres peuvent s'avérer utiles pour les enfants en bas âge, ils sont rarement la solution pour les adolescents, qui peuvent facilement les déjouer. Au même titre qu'un parent va s'intéresser à ce que son enfant lit ou regarde comme film, il doit en être de même pour l'internet.

Le sondage, lu par M. Piette, tend à interpréter les faits de manière alarmiste, souligne-t-il en rappelant que Symantec développe des logiciels de protection. On y apprend qu'une forte proportion de parents se dit inquiète face à la question des prédateurs sexuels, des probabilités de fraude et des sites pornographiques.

Beaucoup d'aspects positifs

Aux yeux de M. Piette, de manière générale, les nombreux aspects positifs d'internet sont trop souvent passés sous silence. «C'est vrai qu'il y a des influences négatives, mais ce n'est pas là-dessus qu'on devrait porter notre attention.» Il pense notamment que les jeunes sont très bien informés par rapport à la question des prédateurs sexuels. Contrairement à ce que certains peuvent penser, les jeunes sont vigilants.

Dans l'étude «Les jeunes et internet», on apprend d'ailleurs que pour «la très grande majorité des Québécois, internet est vu à la fois comme un fantastique moyen de communication et de divertissement et un puissant, et désormais indispensable, outil de recherche.»

Ainsi, de toutes ses fonctions, c'est la messagerie instantanée MSN Messager et le moteur de recherche Google qui remporte la palme. «Ils apprennent à communiquer, ils s'informent. Une autre chose importante: il n'y a plus la distance technologique qu'il y avait entre les gars et les filles (...) Ce sont des éléments positifs qu'on ne fait pas ressortir assez...»

De plus, selon M. Piette, les relations entre les parents et les enfants québécois sont teintées de confiance. «Les parents connaissent leurs jeunes, ils leur font confiance.»