L'internet sans fil gratuit, c'est maintenant une réalité à Sherbrooke. On lance un appel aux organismes communautaires et aux gens d'affaires afin qu'ils se branchent au réseau.

L'internet sans fil gratuit, c'est maintenant une réalité à Sherbrooke. On lance un appel aux organismes communautaires et aux gens d'affaires afin qu'ils se branchent au réseau.

L'accès à l'internet deviendra plus que jamais accessible dans des lieux publics sherbrookois avec le lancement des opérations de ZAP Sherbrooke, hier matin en conférence de presse.

Issu d'une initiative du Pôle universitaire, ZAP Sherbrooke est un organisme dont la mission est de promouvoir le déploiement de Zones d'Accès Publics (ZAP

Internet sans fil et gratuits, à travers tout le territoire de la Ville de Sherbrooke.

Le caractère novateur et mobilisateur de ce projet, porté depuis le début par le principal de l'Université Bishop's Robert Poupart, a amené ZAP Sherbrooke à être sélectionné comme l'un des projets phares, lors du Sommet économique de Sherbrooke le 24 mai. Il reçoit aussi l'appui des chambres de commerce de Sherbrooke et de Fleurimont.

Économie du savoir

Ses objectifs sont de contribuer au rayonnement de Sherbrooke comme ville universitaire axée sur l'économie du savoir, de participer à une meilleure qualité de vie des citoyens et de favoriser, à la fois, l'inclusion sociale et l'économie régionale, a-t-on souligné lors du lancement.

«Le 6 mars 2006, Robert Poupart lance un appel en faveur de ce projet et 15 mois plus tard, c'est la conférence de presse du lancement», a affirmé le président de la chambre sherbrookoise, Éric Grondin.

La stratégie de déploiement de ZAP Sherbrooke (www.zapsherbrooke.org) vise quatre principaux axes soit: les établissements commerciaux comme les restaurants et endroits où l'on retrouve des salles d'attente, les lieux des organismes communautaires, les endroits publics de la Ville de Sherbrooke et des institutions du Pôle Universitaire où l'on retrouve déjà plus de 15 ZAP actives.

Les gestionnaires de ces lieux sont invités à se munir d'équipement permettant de capter Internet sans fil via un ordinateur portable. Il suffit d'installer un émetteur (environ 100 $) spécialement conçu à cet effet. L'installation peut coûter jusqu'à 100 $. Il faudra ensuite débourser 50 $ par année pour faire partie du réseau ZAP.

On veut atteindre 125 à 150 points d'accès d'ici décembre prochain, note Bruno Lacasse, directeur des services techniques à Bishop's. «Je pense par exemple à des concessionnaires automobiles. Si la salle d'attente est équipée pour l'Internet sans fil, une personne pourrait travailler sur son ordinateur en attendant qu'on répare sa voiture», explique-t-il.

«De plus en plus, les ordinateurs portables sont équipés pour l'Internet dans fil.»

Un peu de résistance au départ

Le déploiement d'Internet sans fil à Sherbrooke semble avoir levé rapidement, mais il a fait l'objet d'un peu de résistance au départ, confirme Robert Poupart, principal de l'Université Bishop's et grand promoteur du projet.

«Il a fallu expliquer ce nouveau modèle d'affaires et technologique. Un fois expliqué, il est facile à comprendre», dit-il, en marge de la conférence de presse d'hier matin. «Une fois que nous avons avec nous les institutions et les organismes communautaires, les commerces vont être intéressés à suivre. Le milieu des affaires va profiter du momentum.»

«Si nous voulons être une ville du savoir, il faut prendre les moyens. Dans une société industrielle, la marchandise voyage par train ou par camion. Dans une société du savoir, elle est transportée par Internet.»

La popularité des ordinateurs portables dits wifi viendra propulser ce genre de connection libre dans les prochains mois, note M. Poupart.

«Le lap top à 100 $, ça s'en vient!, prévient-il. Nous nous sommes enlignés sur un modèle comme celui de l'organisme montréalais Île Sans Fil. Au lieu de faire installer plusieurs bornes dans la ville, nous demandons aux organismes, aux institutions et aux commerces d'adhérer au projet. C'est une approche plus communautaire.»

Il n'est donc pas loin le jour où on pourra s'installer dans le parc Jacques-Cartier, ouvrir son ordinateur et surfer. «Il suffit que des commerces à proximité installent des bornes. Par exemple, on pourrait le faire dans le marché de la gare. Des particuliers, dans des maisons autour du parc, pourraient le faire à l'intention des usagers du parc», répond l'universitaire.

Présent à la conférence de presse d'hier, Pierre Dagenais, de la Société de développement économique de Sherbrooke, était ravi de voir le projet débloquer. «Est-ce que ça va nous permettre d'attirer de nouvelles industries. Peut-être que oui. C'est un atout de plus à offrir quand on sollicite des gens d'affaires. C'est comme l'aéroport, ça n'attire pas automatiquement des nouvelles entreprises, mais ça aide toujours quand on le met dans le bouquet des avantages à s'installer chez nous.»

M. Poupart avait avancé que Sherbrooke devrait miser sur Hydro-Sherbrooke comme pôle d'innovation, dans la foulée de l'implantation d'Internet sans fil. Cette idée, il l'a encore en tête, mais il faudra y mettre du temps.

En misant sur le protocole Internet (le «IP»), Sherbrooke pourrait offrir un service intégré qui chapeauterait l'électricité, mais aussi le téléphone, l'Internet, la télévision, le cellulaire, etc. «Une seule facture pour tous ces services serait expédiée aux clients», résume-t-il.