«Je veux un iPhone, aidez-moi!», supplie sur son site buymeaniphone.com Omar Correa, un jeune homme qui a récolté 355 dollars de dons.

«Je veux un iPhone, aidez-moi!», supplie sur son site buymeaniphone.com Omar Correa, un jeune homme qui a récolté 355 dollars de dons.

«Je n'ai jamais autant désiré un objet de toute ma vie», s'exalte le blogueur Darren Brierton, qui comme beaucoup de fans attend depuis des années que le groupe Apple sorte un téléphone.

Comme eux, un nombre incroyable de sites et de blogues commentent fiévreusement l'arrivée de l'iPhone, le téléphone-baladeur que lancera Apple le 29 juin aux États-Unis, un «buzz» (bouche-à-oreille) d'un niveau inédit qui offre au fabricant une colossale publicité gratuite.

Le nouvel iPhone rassemble des technologies que l'on trouve déjà sur d'autres téléphones mais avec un design très innovant qui est la marque de fabrique d'Apple et qui explique l'engouement qu'il suscite à 15 jours de son lancement.

D'innombrables sites ont surgi avec des noms comme «iphonefreak» (fanatique d'iPhone) ou «everythingiPhone» (tout iPhone) qui recensent déjà les conseils utiles pour camper devant les magasins avant le lancement, prévisions météo à l'appui.

ATT, qui sera le seul opérateur téléphonique à proposer l'iPhone, a précisé à l'AFP que le téléphone serait lancé le vendredi 29 juin à 18h00 heures, heure de New York, dans ses 1800 boutiques -- une heure inhabituelle qui fait craindre à beaucoup une rapide pénurie.

Apple lancera l'iPhone dans ses 170 magasins Apple Stores. Les autres magasins de téléphonie et d'électronique risquent d'attendre des semaines.

Ni le prix élevé (499 ou 599 dollars US selon le modèle), ni l'obligation de souscrire aussi un contrat de deux an minimum avec ATT (ou d'en avoir déjà un) ne décourage les adeptes.

Le mot «iPhone» gonfle sur Google: il générait 64,4 millions de réponses mercredi, mais déjà 71,6 millions jeudi. Un nom de site comportant le mot «iPhone» est en vente sur le site d'enchères eBay pour 125 000 dollars.

Déjà certains notent ce produit qu'ils n'ont vu qu'en photo, spéculent sur des rabais, expliquent leur stratégie pour prendre une journée de congé le jour J. Et la moindre rumeur se répand comme une traînée de poudre.

La plupart des avis sont émis par des inconditionnels, largement plus nombreux que le camp de ceux qui jurent qu'ils n'en achèteront jamais.

Mais ces derniers jours, les sceptiques se sont fait davantage entendre, avec des critiques plus précises, surtout sur le clavier tactile que certains jugent peu pratique pour composer un numéro ou écrire un SMS, ou la qualité de la batterie.

«C'est le plus gros bouche-à-oreille de ces dernières années», a commenté à l'AFP Britt Beemer, expert en marketing et président de l'America's Research Group.

«J'ai rarement vu autant de débat autour d'un produit», a renchéri Jonah Bloom, éditeur en chef du magazine Ad Age, référence des milieux publicitaires.

«Mais ne cherchez pas la main d'Apple: ils ne l'ont pas mystérieusement organisé. Ils se sont contentés de divulguer très peu d'informations, ce qui le rend encore plus tentant», estime-t-il.

Apple a même été plutôt économe: «Ils n'ont pas dépensé plus de 20 millions de dollars pour la campagne publicitaire -- démarrée fin février, ndlr --. «Mais cela peut être un flop», avertit-il.

«Je vois des choses que je n'aime pas et des choses que j'aime beaucoup», a commenté le journaliste du Wall Street Journal Walt Mossberg, l'un des rarissimes privilégiés à avoir déjà en poche un iPhone.

Mais ses quelques remarques, rapportées sur le site chronicle.com, ont suscité une telle logorrhée sur internet que M. Mossberg se refuse désormais à toute déclaration.