Une panne sans précédent a interrompu pendant plusieurs heures dans la nuit de mercredi à jeudi les communications entre le centre de contrôle spatial de Moscou et l'ordinateur central russe de la Station spatiale internationale, vital pour l'oxygène et l'eau du vaisseau.

Une panne sans précédent a interrompu pendant plusieurs heures dans la nuit de mercredi à jeudi les communications entre le centre de contrôle spatial de Moscou et l'ordinateur central russe de la Station spatiale internationale, vital pour l'oxygène et l'eau du vaisseau.

«Il y a eu un problème durant la nuit avec les ordinateurs», a dit à l'AFP Bill Jeffs, du Centre spatial de Houston (Texas, sud). Une telle défaillance a fait craindre un temps que la mission d'Atlantis ne soit écourtée.

Outre le contrôle de l'oxygène et l'élimination du dioxyde de carbone (CO2) de l'air respiré par les astronautes, le système informatique russe à bord de la Station joue un rôle-clé pour maintenir la stabilité orbitale de l'ISS.

Pour les Russes, les problèmes de communication sont survenus à cause d'une nouvelle antenne solaire déployée mardi par l'équipage américain.

«Les spécialistes russes estiment que la nouvelle antenne solaire installée par les astronautes d'Atlantis peut être à l'origine» de la panne, a déclaré à Moscou Irina Gomeniouk, porte-parole de la société russe Energuia.

Cette «nouvelle source puissante d'énergie a causé un brouillage du fonctionnement des éléments sensibles des systèmes» à bord des segments russe et américain de la station, notamment le système d'approvisionnement électrique, a expliqué la porte-parole, cité par l'agence Itar-Tass.

Les communications ont été rétablies tôt jeudi, selon Bill Jeffs.

L'Américaine Holly Ridings, directrice de vol de l'ISS, a indiqué à la chaîne de télévision de la Nasa que les ingénieurs russes avaient «travaillé toute la nuit» et «pu rétablir les communications avec l'ordinateur central à bord du module russe de l'ISS».

«Nos collègues russes ont certainement fait de bons progrès durant la nuit», a-t-elle ajouté.

«Nous continuons à rechercher l'origine de la panne», a ajouté Holly Ridings, soulignant que les centres de contrôle de la Nasa à Houston et russe à Moscou travaillaient ensemble pour régler ce problème.

Cette défaillance a fait craindre à la Nasa la pire hypothèse d'un retour prématuré de la navette Atlantis sur la Terre, avec ses sept membres d'équipage, et une évacuation des trois membres d'équipage de l'ISS, deux Russes et un Américain.

Avant la défaillance de l'ordinateur central russe de la Station, les trois ordinateurs russes contrôlant le système de moteurs orbitaux de l'ISS s'étaient arrêtés de fonctionner. Ces moteurs corrigent l'orientation de la Station quand les gyroscopes ne peuvent pas seuls assurer cette fonction. Ils permettent aussi les manoeuvres d'amarrage et d'éviter des collisions avec des débris dans l'espace.

Pour compenser la perte du contrôle de ces moteurs, la Nasa a fait appel à ceux de la navette Atlantis, amarrée à la Station depuis dimanche. Atlantis a suffisamment de carburant pour maintenir l'ISS dans la bonne position pendant plusieurs jours.

Pour leur part, les ordinateurs américains dans la Station assurent le fonctionnement des gyroscopes.

L'oxygène dans la Station est produite par une machine russe. Lorsque celle-ci s'arrête, il reste une réserve de 56 jours dans l'ISS.

Mercredi, deux astronautes d'Atlantis, Pat Forrester et Steve Swanson, avaient mené la deuxième sortie orbitale de la mission sur les quatre prévues.

La Nasa a par ailleurs décidé de procéder vendredi à la réparation d'une couverture thermique de l'orbiteur, lors d'une troisième sortie orbitale. La mission d'Atlantis a été prolongée jusqu'au 21 juin en raison de cette réparation.