Microsoft veut recycler les ordinateurs occidentaux en fin de vie et y installer des programmes maison, afin de réduire la fracture numérique.

Microsoft veut recycler les ordinateurs occidentaux en fin de vie et y installer des programmes maison, afin de réduire la fracture numérique.

Microsoft lutte conte la fracture numérique en Afrique. Selon Libération, le géant américain a affirmé lors d'une réunion à Ouagadougou (Burkina Faso) le droit de tous à disposer d'un PC équipé de logiciels estampillés Microsoft (of course). Les PME africaines devraient en bénéficier.

Conjointement avec la BAD (Banque Africaine de Développement) et l'ONU (Organisation des Nations Unies), la firme de Bill Gates entend recycler les ordinateurs occidentaux destinés à la casse.

La plupart des ordinateurs proviennent des pays industrialisés. Les États-Unis, grands consommateurs d'ordinateurs, se séparent chaque année de «70 millions d'ordinateurs».

Le projet n'est pourtant pas gratuit. D'après Jean-Philippe Courtois, président de Microsoft International, il en coûterait à la firme «plusieurs dizaine de millions de dollars». Une véritable fortune... pour les PME africaines mais une broutille pour Microsoft.

Cette solution présente l'avantage d'habituer les PME africaines à utiliser les logiciels Microsoft et à «penser Windows». Et non Open source. Mais la proposition est bonne à prendre et elle suscite des réactions positives dans la communauté associative.

Contacté par Silicon.fr, Jean-François Caznave, président de Télécoms Sans Frontières (TSF) salue une initiative qu'il qualifie d'«heureuse». «Il y a tellement à faire... même si toutes les initiatives ne représentent que des gouttes d'eau, il faut que chacun donne son maximum. La responsabilité sociale des entreprises est en jeu», assure-t-il.

Jean François Caznave regrette néanmoins que Microsoft n'ait pas fait appel à une ONG spécialisée comme la sienne, capable d'évaluer la situation et de réaliser des études de faisabilité. «Un PC utilisé à Paris est différent de ceux utilisés dans les pays chauds. Un matériel confronté aux vents sablonneux du Niger ou à l'humidité de Nicaragua n'excédera pas trois mois d'utilisation», martèle-t-il. Le président de TSF n'est pas pessimiste pour autant et se félicite de la responsabilisation des acteurs des nouvelles technologies.

Le projet de Microsoft soulève tout de même quelques interrogations. La firme a beau avoir formé 200 000 éducateurs, eux-mêmes formateurs de 23 millions d'étudiants en 15 ans de présence, qu'en sera-t-il des milliers de PC livrés, à terme, dans tout le continent ? Les utilisateurs recevront-ils tous une formation adéquate ? Rien n'a été formulé sur ce point.

Rappelons que différents autres projets pour réduire la fracture numérique dans les pays émergents sont en cours. Il y a bien sûr le projet OLPC (one laptop per child, un PC portable par enfant à 100 dollars) qui devrait être déployé dans les prochains mois. Plusieurs gouvernements ont passé commande de cette machine open-source.