Quand Hasan Elahi a réalisé que les autorités américaines le soupçonnaient dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, il a décidé de leur faciliter la tâche. Depuis, il expose sa vie sur le Web.

Quand Hasan Elahi a réalisé que les autorités américaines le soupçonnaient dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, il a décidé de leur faciliter la tâche. Depuis, il expose sa vie sur le Web.

L'artiste et professeur de 35 ans originaire du Bangladesh rentrait d'un voyage aux Pays-Bas en 2002 quand il a été intercepté par les autorités à l'aéroport de Détroit.

Le FBI voulait savoir ce qu'il avait fait le lendemain de l'attaque du World Trade Center. Le fait qu'il loue un casier à Tempa, en Floride, avait éveillé les soupçons.

Les propriétaires de l'entreprise de remisage avaient signalé aux autorités qu'un «arabe avait quitté le 12 septembre, laissant des explosifs dans son casier». Hasan Elahi louait plutôt cet espace parce qu'il donnait un cours à Tempa. Il n'y avait pas d'explosifs dans son casier.

Convaincu qu'il n'en avait pas terminé avec le FBI et que ses nombreux déplacements allaient éveiller les soupçons à nouveau, Hasan Elahi a décidé de téléphoner aux agents du FBI avant chacun de ses voyages.

Puis, il a pensé qu'il serait plus simple de tout consigner sur un site Web.

«J'ai découvert que la meilleure façon de protéger sa vie privée est de la laisser tomber», dit Hasan Elahi, qui a craint d'être envoyé à Guantanamo.

Depuis, il prend des photos de sa vie quotidienne avec son téléphone cellulaire et les met sur son site Web presque immédiatement. En trois ans, il a accumulé plus de 20 000 photos. Un projet qui se veut à la fois artistique et pratique.

TrackingTransience.net est devenu un livre ouvert sur sa vie quotidienne. L'artiste se promène avec un bracelet GPS qui indique sur son site Internet où il se trouve.

Ses transactions bancaires sont affichées dans le détail. Les cafés achetés au Starbucks, comme les retraits qu'il fait au guichet automatique sont inscrits en ligne.

Il espère qu'ainsi, les agents du renseignement américain se décourageront de le suivre, voyant qu'il fait un meilleur travail qu'eux.

«C'est économique, dit-il. J'inonde le marché.»

Sa technique semble fonctionner. Le journal des visites de son site indique que des gens du Pentagone, du Secrétaire à la défense et du bureau du président américain sont venus consulter son site Internet.

Avec Wired