L'Amérique, Eldorado des «hackers». Les États-Unis sont le pays d'où partent le plus d'attaques informatiques, selon une étude américaine qui montre également que les cybercriminels du monde entier se rassemblent aujourd'hui en réseaux de plus en plus efficaces dont la concurrence conduit à une baisse du prix des informations détournées.

L'Amérique, Eldorado des «hackers». Les États-Unis sont le pays d'où partent le plus d'attaques informatiques, selon une étude américaine qui montre également que les cybercriminels du monde entier se rassemblent aujourd'hui en réseaux de plus en plus efficaces dont la concurrence conduit à une baisse du prix des informations détournées.

Cette étude bisannuelle de la firme de protection des informations Symantec parue lundi fait apparaître qu'environ un tiers des attaques visant les ordinateurs du monde entier recensées lors du deuxième semestre 2006 sont parties du territoire américain, loin devant la Chine (10%) et l'Allemagne (7%).

D'après les chercheurs de Symantec, société basée en Californie, les États-Unis sont également le numéro un mondial du piratage d'ordinateurs. Contrôlés à distance et gérés de concert, les postes piratés permettent de générer des pourriels (courriels non-sollicités) et d'autres activités informatiques néfastes comme le hameçonnage (technique visant à usurper l'identité d'une personne) ou de faux codes.

Le propriétaire de l'ordinateur détourné n'en a pas connaissance et les «hackers» (pirates informatiques) peuvent ainsi inonder de spams les milliards de courriels envoyés dans le monde entier.

Les pourriels représentent 59% des échanges de courriels étudiés par les chercheurs de Symantec pour le second trimestre 2006, soit une hausse de cinq points de pourcentage par rapport aux six mois précédents. La majeure partie de ces spams sont liées à des escroqueries boursières ou financières.

Autre forme de cybercriminalité en vogue aux États-Unis, les «serveurs d'économie souterraine» opérés par des ordinateurs d'entreprise réquisitionnés pour faciliter des transactions clandestines de données dérobées et qui peuvent être piratés pour des périodes de temps allant de seulement deux heures à deux semaines, selon l'étude.

L'organisation des hackers en réseaux internationaux permet par ailleurs de développer la concurrence entre ces organisations clandestines, et donc de faire baisser les prix des informations dérobées. Ainsi, on peut acheter des numéros de cartes de crédit certifiées pour seulement un dollar et une identité complète (date de naissance, compte en banque américain, carte de crédit et numéros d'identification administratif) pour 14 dollars.

Les chercheurs de Symantec ont concentré leur étude du deuxième semestre 2006 sur plus de 120 millions d'ordinateurs utilisant des logiciels antivirus de la société.

Selon Alfred Huger, vice-président du département sécurité de Symantec, les cybercriminels semblent adopter aujourd'hui des moyens de plus en plus sophistiqués «d'auto-régulation». Ils lancent des attaques contre des serveurs rivaux et vont même jusqu'à mettre en ligne des photographies de pirates concurrents. «C'est sans pitié, très organisé et très évolué», explique-t-il.

L'étude parvient ainsi à une conclusion surprenante et évocatrice de la concentration du piratage informatique: lors des six derniers mois, le nombre mondial d'ordinateurs détournés a augmenté d'environ 29% pour atteindre six millions, alors que le nombre de serveurs pirates les contrôlant a lui-même décliné d'environ 25% pour s'établir à 4700.

Enfin, selon toujours l'étude Symantec, le navigateur Internet de Microsoft, Internet Explorer, est le plus visé, concentrant 77% des attaques.

Les chercheurs de la firme américaine estiment que le nouveau système d'exploitation de Microsoft, Windows Vista, devrait prochainement être la cible d'un nombre accru d'attaques. Même risque pour les jeux en ligne, dont les participants seront visés par de faux sites destinés à obtenir leurs mots de passe et d'autres informations confidentielles.

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