Les technologies de l'information abordent avec une certaine confiance leur plus grand salon mondial, le CeBIT de Hanovre, le secteur semblant avoir renoué avec une croissance régulière même si beaucoup d'acteurs souffrent d'une concurrence très rude.

Les technologies de l'information abordent avec une certaine confiance leur plus grand salon mondial, le CeBIT de Hanovre, le secteur semblant avoir renoué avec une croissance régulière même si beaucoup d'acteurs souffrent d'une concurrence très rude.

«Les technologies de l'information apparaissent comme une source fiable de croissance», jugeait la semaine dernière l'Office européen spécialisé Eito. Elles «doivent rester un moteur d'innovation», a noté mercredi la chancelière allemande Angela Merkel en inaugurant le CeBIT.

L'Eito prévoit une augmentation du chiffre d'affaires de la branche en Europe de 2,9% cette année à 668 milliards d'euros, et d'encore 2,9% l'an prochain, avec des opportunités surtout dans l'informatique et le haut débit.

En Allemagne, la fédération de branche Bitkom a relevé sa prévision pour cette année, de 1,6% à 2%. «Les ventes d'appareils augmentent et les segments logiciels et services informatiques font mieux que prévu», a commenté son président Willi Berchtold à Hanovre.

Les télécommunications toutefois souffrent. Ce segment est ébranlé par des délocalisations et des plans sociaux, et il pâtit d'une intense concurrence sur les prix.

En Allemagne, les opérateurs T-Mobile, Vodafone D2 et O2 ont annoncé mercredi de fortes baisses de tarifs, surtout pour l'accès mobile à l'internet. Dans ce pays, le chiffre d'affaires des télécoms devrait légèrement reculer cette année, selon le Bitkom.

La téléphonie fixe classique est aussi en perte de vitesse, malgré le boom de l'Internet à haut débit (DSL) auquel 42% des ménages européens ont accès.

L'étape suivante est le très haut débit, rendant possible notamment la télévision sur l'internet: Deutsche Telekom par exemple veut couvrir plus de 17 millions de ménages fin 2007.

L'informatique, présente en force au CeBIT, devrait afficher selon l'Eito une croissance de 4,4% cette année. Si les ordinateurs de bureau sont moins prisés, les portables et périphériques divers comme les lecteurs de musique MP3 soutiennent la demande.

Le besoin de services est croissant, comme celui de logiciels. Après les entreprises, cela touche aussi le consommateur lambda cherchant des solutions pour organiser la masse croissante de données stockées, des photos de son appareil numérique à la musique téléchargée sur l'Internet.

Mais là encore, la concurrence est forte, a noté mercredi Bernd Bischoff, patron du premier fabricant européen d'ordinateurs Fujitsu-Siemens.

Ce dernier va désormais préinstaller sur ses PC le nouveau système d'exploitation de Windows, Vista. Le secteur espère beaucoup du logiciel, susceptible d'accélérer le renouvellement du parc informatique car il a besoin d'ordinateurs plus puissants pour bien fonctionner. L'institut IDC a estimé que d'ici à un an, environ 90 millions de PC dans le monde seront équipés de Vista. Le CeBIT pourrait donner des indices sur la façon dont Vista est accepté et ses nouvelles fonctionnalités exploitées par les fabricants.

Le CeBIT fait aussi une place à l'électronique grand public, qui ces dernières années a tiré la croissance du secteur et a pour ambassadeurs des téléviseurs à écrans plats géants, ainsi que la PlayStation 3 de Sony qui sort en Europe le 23 mars.

A partir de jeudi, 6059 exposants venus de 77 pays présentent leurs nouveautés au CeBIT. La Russie, partenaire cette année, est venue en force. Le pays ne veut plus être réduit à un simple exportateur de matières premières et cherche des investisseurs et des débouchés à l'étranger dans les techniques de l'information, a noté son vice-Premier ministre Sergueï Narychkine mercredi.

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