Non, l'e-book n'a pas conquis les masses. Non, vous n'ouvrez pas votre ordinateur portable dans le métro ou le train de banlieue, vous ne l'utilisez pas non plus pour vos lectures de chevet. Mais oui, vous posséderez tôt ou tard un lecteur convivial qui remplacera le papier journal, le papier glacé des magazines ou ce papier épais et rassurant de vos romans.

Non, l'e-book n'a pas conquis les masses. Non, vous n'ouvrez pas votre ordinateur portable dans le métro ou le train de banlieue, vous ne l'utilisez pas non plus pour vos lectures de chevet. Mais oui, vous posséderez tôt ou tard un lecteur convivial qui remplacera le papier journal, le papier glacé des magazines ou ce papier épais et rassurant de vos romans.

«En 2000 je travaillais sur un dossier pour l'entreprise Lafarge, j'étudiais le potentiel d'un carnet de notes pour architecte ou ingénieur, une tablette numérique que l'on pouvait lire aisément sur un chantier. Les choses ont évolué rapidement depuis car l'encre électronique s'avère une véritable technologie de remplacement», amorce le consultant français Bruno Rives, à la barre des 5es Rencontres Tebaldo sur le papier électronique communicant qui se tient aujourd'hui même à Montréal.

Tebaldo, dont Bruno Rives est le président, est un observatoire indépendant des tendances des nouvelles technologies. On y scrute de près l'évolution des technologies émergentes, on y organise des rencontres professionnelles, on y fait de la recherche sur les technologies émergentes. Les clients de Tebaldo sont variés : opérateurs de téléphonie, groupes média, chaînes de télévision, agences de publicité, industries lourdes, etc.

«Dans le cas qui nous occupe, nous travaillons sur la technologie e-ink d'abord développée au Massachusetts Institute of Technology ainsi que sur une technologie japonaise analogue (pas encore tout à fait au point) mise de l'avant par Bridgestone. Il s'agit en fait d'une technologie de mise en page électronique dont des microcapsules en reproduisent la calligraphie et les éléments visuels. Or, ces microcapsules n'ont pas besoin d'électricité pour être maintenues en affichage. L'électricité du lecteur fondé sur la technologie e-ink ne sert qu'à tourner les pages, c'est-à-dire changer l'affichage, ce qui diminue considérablement la consommation d'énergie», résume Bruno Rives.

On apprendra en outre qu'une dizaine de technologies de papier électronique seront lancées sur le marché cette année.

«Il est difficile de savoir quelle sera la meilleure. Nous travaillons actuellement sur la technologie e-ink car elle est fin prête à être mise en marché. D'autres technologies sortent du laboratoire mais on n'en produit pas sur une base industrielle. Depuis quelques mois, en tout cas, tous les spécialistes s'accordent sur la qualité de lecture de la technologie e-ink. Bien sûr, on ne peut y visionner de vidéo... L'autre caractéristique avantageuse de cette technologie est celui de la durabilité. Dans cinq ans, la même page que vous avez lue aujourd'hui pourra être affichée de nouveau sans usure aucune.»

La multiplication des lecteurs

Le lecteur numérique convivial n'est donc plus une vue de l'esprit, le papier électronique est à nos portes. Des exemples? Sony a lancé son lecteur pour les contenus de livres. Amazon prévoit lancer le sien, qui pourra se connecter à tous les journaux et leurs flux RSS.

En avril prochain, le journal économique français Les Échos offrira un lecteur à ses abonnés. Ces nouveaux outils pourront en outre permettre au consommateur de traîner des collections entières dans sa serviette ou son sac à main. En Chine, les institutions d'enseignement préconisent l'utilisation massive de ces nouveaux lecteurs alors qu'au Japon, on s'intéresse davantage au potentiel d'affichage de la technologie e-ink.

Et comment chargera-t-on ces lecteurs de leurs journaux, magazines ou livres? De plusieurs manières : comme on le fait pour un iPod ou sans fil via le téléphone mobile, ou bien en y insérant une carte de contenu ou encore en en transférant le contenu dans une tabagie ou une librairie.

L'imprimerie a été la première technologie de reproduction massive des contenus écrits, la voilà qui sera progressivement remplacée après des siècles de loyaux services. Puisqu'on ne pourra absorber encore longtemps la demande mondiale en papier vu l'augmentation du nombre de lecteurs sur cette petite planète, puisque l'écriture est le contenu numérique le plus léger qui soit (un roman téléchargé est moins lourd qu'une chanson), le papier électronique aura tôt fait de s'imposer parmi une avant-garde de consommateurs pour ensuite conquérir le grand public.

Pour infos : https://www.tebaldo.com