Les géants de l'internet, de l'informatique et de la musique s'inviteront à partir de lundi au congrès mondial 3GSM de la téléphonie mobile à Barcelone, avec le secret espoir de courtiser une industrie qui a brillamment conquis la quasi-totalité de la planète.

Les géants de l'internet, de l'informatique et de la musique s'inviteront à partir de lundi au congrès mondial 3GSM de la téléphonie mobile à Barcelone, avec le secret espoir de courtiser une industrie qui a brillamment conquis la quasi-totalité de la planète.

Ce rassemblement annuel, qui se tient jusqu'à jeudi, est devenu en quelques années incontournable pour tous les opérateurs et équipementiers télécoms. Mais aussi, de plus en plus, pour des entreprises a priori étrangères à ce milieu, comme Yahoo, MTV ou Warner Music, qui veulent être sûres de ne pas rater le coche.

Pour la première fois de son histoire, le 3GSM, qui devrait accueillir 1.300 entreprises et quelque 60.000 personnes, consacrera un hall entier aux fournisseurs de contenus sur mobiles, qu'il s'agisse de chaînes de télévision, de producteurs de jeux vidéo ou d'éditeurs de musique.

Il est vrai que le mobile a de quoi séduire: son taux de pénétration approche les 90% en Europe, dépassant internet en popularité, et il continue de se développer fortement dans le reste du monde, notamment en Inde et en Chine.

L'appétit des consommateurs ne semble pas faiblir: en 2006, le nombre de téléphones mobiles vendus dans le monde a encore bondi de 25%, dépassant le milliard d'unités, selon Strategy Analytics.

Les entreprises de l'informatique, d'internet, de la télévision ou de la musique veulent profiter de cette cagnotte: Microsoft dévoilera au 3GSM la nouvelle version de son système d'exploitation «Windows Mobile», tandis que des spécialistes de logiciels comme Adobe, d'internet comme Google, de musique comme EMI Music ou de divertissement comme Walt Disney commenteront leur récente arrivée dans le secteur.

Pour les opérateurs et équipementiers mobiles, «l'intrusion» de ces secteurs pourrait être salutaire: leur industrie, arrivée à maturité, ne connaît plus la forte croissance de ses premières années.

Face à la concurrence effrenée, elle a réduit ses tarifs et donc ses marges: sa deuxième jeunesse réside dans l'introduction de nouveaux services dans le mobile, peu rentable quand il ne sert qu'à téléphoner.

Sur son téléphone, il faudra télécharger de la musique, regarder la télévision, jouer à des jeux vidéos, régler ses transactions bancaires et surfer sur internet pour rendre les professionnels du secteur heureux.

La «convergence» entre ces services, concept en vogue dans l'industrie du mobile, sera au coeur des discussions.

Mais les opérateurs pourraient être tentés de se garder une bonne part du gâteau: le journal britannique Sunday Telegraph affirme qu'ils profiteront du 3GSM pour évoquer la création d'un moteur de recherche internet commun sur mobile.

Selon le journal, Vodafone, France Télécom, Telefonica, Deutsche Telekom, Hutchinson Whampoa, Telecom Italia et Cingular tiendront des «pourparlers secrets» à ce sujet à Barcelone: disposer de leur propre moteur de recherche, plutôt que d'utiliser la version mobile de Yahoo ou Google, leur permettrait de garder une plus grande part des revenus publicitaires.

Mais leurs tentatives pour s'affranchir d'internet ont jusqu'à présent peu fonctionné, comme dans la messagerie instantanée où, après avoir essayé d'imposer leurs systèmes propriétaires, la plupart des opérateurs ont finalement intégré dans leurs mobiles le MSN (devenu Windows Live) Messenger de Microsoft.