En adoptant la technologie de Sonic Solutions les studios américains font sauter l'un des derniers verrous s'opposant au téléchargement de films.

En adoptant la technologie de Sonic Solutions les studios américains font sauter l'un des derniers verrous s'opposant au téléchargement de films.

Placer une protection anticopie sur un DVD original est un état de fait, les studios d'Hollywood ont largement adopté le système CSS (Content Scrambling System) implémenté par les appareils numériques qui disposent ainsi d'un contrôle automatique de la validité du DVD qui leur est donné à lire.

Mais jusqu'à présent les mêmes studios rechignaient à exposer leur système aux services de téléchargement de vidéo, prétextant du risque de la gravure de copies pirates de films sur des DVD non originaux.

C'est la raison pour laquelle des services de téléchargement de films et programmes audiovisuels comme Movielink, Cinemanow ou Unbox (Amazon.com) ne disposent pas de CSS. Et pourquoi certains studios, en accord avec ces services, ont expérimenté à petite échelle des solutions alternatives.

C'est l'une de ces dernières qui vient d'être approuvée par Hollywood. Le système Qflix, développé par Sonic Solutions Inc., ajoute désormais une clé numérique proche du modèle CSS sur les DVD gravés. La gravure d'un DVD prendrait 10 à 15 minutes.

Si la nouvelle technologie a été retenue par les studios de cinéma qui l'ont licenciée, elle présente en revanche une limitation qui pourrait bien nuire à son adoption : l'internaute qui télécharge un film ou une vidéo en général sera contraint d'utiliser des DVD vierges dédiés au système et un graveur compatible avec la technologie Qflix.

De plus, les éditeurs peuvent associer des limitations à leurs fichiers. Par exemple, sous Windows Media de Microsoft, un service peut spécifier qu'un film ne pourra être gravé que deux fois.

Une nouvelle fois Hollywood cherche à contrôler le marché en imposant ses règles et ses outils restrictifs plutôt qu'à chercher de nouveaux modèles économiques susceptibles de retenir l'attention du consommateur.

La facture risque d'être lourde pour l'internaute qui télécharge des films et souhaite les conserver. Il devra s'équiper d'un graveur compatible (les fabricants semblent privilégier les graveurs externes sur port USB) et acheter des DVD spécifiques (que Verbatim vient de lancer en production).

La technologie Qflix devrait aussi se développer sur les réseaux de vidéo clubs américains qui proposent aujourd'hui de plus en plus de titres anciens et de programmes télévisés à graver.