L'action du fabricant informatique Apple affichait un léger repli hier à la Bourse de New York, les investisseurs réagissant modérément aux informations de presse selon lesquelles le PDG Steve Jobs aurait reçu des options d'achat d'actions en contournant la direction du groupe.

L'action du fabricant informatique Apple affichait un léger repli hier à la Bourse de New York, les investisseurs réagissant modérément aux informations de presse selon lesquelles le PDG Steve Jobs aurait reçu des options d'achat d'actions en contournant la direction du groupe.

L'action Apple a cédé 1,32% à 80,44 dollars, après avoir déjà été malmenée mercredi en raison d'informations de presse selon lesquelles la justice fédérale américaine examine les options attribuées aux dirigeants du groupe.

«Il y a une très faible probabilité que Steve Jobs ait participé à la falsification de documents sur des options d'achat d'actions, même si nous pensons que l'enquête en cours du régulateur boursier SEC va continuer de se pencher sur les actes de certains dirigeants du groupe», résumaient jeudi les analystes de Pipper Jaffray.

Le quotidien The Financial Times a révélé mercredi soir sur son site internet que M. Jobs aurait perçu en 2001 7,5 millions d'options sans recevoir l'aval, pourtant nécessaire, du conseil d'administration.

Des documents montrant qu'une réunion du conseil d'administration a bien eu lieu pour approuver la rémunération de M. Jobs ont été falsifiés ultérieurement, ajoute le journal, citant des sources proches du dossier.

Ces documents font partie d'un dossier actuellement examiné par la SEC, qui doit décider si elle lance une action en justice contre le groupe ou contre des responsables dans le cadre de son enquête sur l'attribution d'options chez Apple, entamée en juin dernier.

Ces irrégularités devraient être développées par Apple à l'occasion de la publication de ses résultats annuels à la SEC, attendus d'ici le 30 décembre, toujours selon le journal. Ces explications «devraient répondre aux questions en suspens», notent les analystes de JPMorgan, qui relativisent également ces dernières «révélations» de presse.

Par ailleurs, le PDG aurait recruté un conseiller juridique, ce qui suggère que M. Jobs est préoccupé par son implication dans l'enquête de la SEC, selon le journal. «Nous aurions été surpris du contraire», indiquent ces mêmes analystes, pour qui «cela ne suggère rien de particulier».

Apple n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces éléments.

L'affaiblissement du titre Apple en raison des informations de presse de mercredi et jeudi «est une opportunité à saisir par les investisseurs pour acheter des titres Apple pendant que la plupart des opérateurs de Wall Street sont en vacances», soulignait pour sa part Amtech dans une note, jugeant «surfaite» la portée de l'information sur Steve Jobs.

Apple est l'une des 160 entreprises touchées par un vaste scandale des stocks-options aux Etats-Unis, consistant pour les entreprises à fixer artificiellement une date d'émission très favorable pour les options remises aux dirigeants, avec de confortables plus-values potentielles à la clé.

En octobre, Apple avait reconnu des irrégularités et entamé une enquête interne sur l'attribution de stocks-options antidatées entre 1997 et 2002, à la demande de la SEC. Steve Jobs s'était même excusé publiquement, reconnaissant avoir été au courant de telles pratiques mais sans en avoir profité, et il avait annoncé le départ de son ancien directeur financier.

Apple avait annoncé mi-décembre le report de la publication officielle de ses résultats annuels, attendue désormais ces prochains jours, afin de réévaluer ses précédents résultats dans le cadre de l'affaire des options.