L'Institut Technologies de l'information et Sociétés a réalisé un premier Bilan en e-business, e-culture, e-éducation, e-gouvernement et e-santé au Québec.

L'Institut Technologies de l'information et Sociétés a réalisé un premier Bilan en e-business, e-culture, e-éducation, e-gouvernement et e-santé au Québec.

Un chantier de revue de l'année qui a mis à contribution près d'une quarantaine d'experts en technologies de l'information (TI) de l'Université Laval, voulant offrir à la société québécoise une aide à la prise de décision face à son avenir numérique. En groupes, ils ont débattu de trois questions. Bilan de l'initiative, le Bitis 2006, rendu public le 13 décembre, montrant à 40 contre 13 des bons coups, plutôt que l'inverse ! Y sont retenus deux fois plus d'éléments à surveiller en 2007 que de choses que l'on préfèrerait oublier de 2006. Qu'en tirer globalement?

Les bons coups

Saisir les opportunités d'un nouvel univers de la connaissance et du savoir...

Les projets pilotes dans le monde de l'éducation (Écoles en réseau, Cégeps en réseau, Apprentiss, InfoCritique, InfoClinique) sont dignes de mention, tout comme l'ouverture du champ de la connaissance au grand public (ex. : Passeportsante.net). Tous des signaux que l'univers de la connaissance et du savoir est en train de se transformer, ouvrant un champ d'opportunités incroyables dans le monde des affaires. Et avec des institutions phares de la e-culture qui émergent enfin, la culture québécoise peut maintenant compter sur des applications Internet innovatrices et assez uniques au monde : la Grande bibliothèque (BANQ) et le site Internet de Radio-Canada. Voilà des réalisations qui ont marqué la e-culture avec un impact incroyable sur l'éducation.

Les logiciels libres...

La montée du logiciel libre interpelle les traditions et les logiques de fonctionnement dans le partage des connaissances. Les grands bouleversements du libre ne font que commencer ! Soulignons l'émergence d'une grappe de PME caractérisées par l'agilité, la rapidité de réactivité, la personnalisation et l'opportunisme... à l'image du succès des Têtes à claques, une belle inspiration ! Les jeunes de 30 ans et moins rythment de plus en plus les institutions. Sans doute la plus grosse « bombe à retardement » de la liste !

Les doutes et déceptions

Les chiffres donnent froid dans le dos. Les inscriptions dans les programmes techniques de l'informatique au Cégep sont passées de 10 000 à 4 000 entre 1999 et 2005. La profession d'informaticien a besoin d'une OPÉRATION SÉDUCTION ! Les promesses des usages de la vidéo seront réalisées à la condition que la bande passante et les infrastructures soient au rendez-vous. La politique de l'inforoute (AI), datant de 1998, devrait être mise à niveau. Huit ans dans la vie d'Internet représentent une ou deux ruptures technologiques !

À surveiller en 2007

Des moments de vérité pour les grandes manoeuvres gouvernementales. Les bureaux de Services Québec seront en poste, le Centre de services partagés livrera ses premières économies d'échelle, le MSG mettra en place une gouvernance appropriée pour le gouvernement en ligne, le ministère de la Santé et des Services sociaux aura pris une vitesse de croisière dans la livraison des projets. La toute récente Stratégie de la recherche et de l'innovation du MDEIE donnera naissance à une pléiade de nouvelles initiatives.

2006 fut marquée par une domination de certains «monstres» de l'industrie des TI. L'engouement pour SAKAI et l'offre de services de Google dans le monde de l'éducation seront-ils des exemples de la répétition du syndrome Microsoft. À suivre...

Le potentiel de contamination des expériences pilotes du projet «Écoles éloignées en réseau» (Ministère de l'Éducation - CEFRIO) : va-t-on éliminer le concept «éloigné» pour faire place au concept «réseau» ? L'ordinateur pénètre le salon pour se fondre à la logique du téléviseur. La portabilité s'étend. Et surtout l'explosion de la technologie à la demande supportée par le phénomène du Podcast. Vigilance !

Au final, cette année fut caractérisée par un ensemble d'éléments qui sont des signaux pour l'avenir. En santé et dans l'administration publique, c'est dans quelques années qu'on ressentira réellement les effets des amorces de 2006. Voilà pourquoi nous pouvons qualifier l'année qui s'achève «une année ...à retardement » !

*On peut télécharger la version PDF du BiTIs 2006 à l'adresse www.itis.ulaval.ca